D’anciens membres des « junglers » gambiens, ont accusé, jeudi, l’ex-président Yahya Jammeh d’avoir ordonné le meurtre de deux Américano-gambiens en 2013, qu’il soupçonnait de préparer un coup d’Etat.
Les ex-membres des junglers avaient, plus tôt dans la semaine, avoué plusieurs autres meurtres ordonnés par l’ex-président gambien, notamment ceux d’un célèbre journaliste et de dizaines de migrants et ce, devant la Commission vérité et réconciliation (TRRC).
Lors de la dernière journée d’interrogatoires de la semaine devant la TRRC, le sergent-chef Amadou Badjie a affirmé que le chef de l’Etat leur avait ordonné en juin 2013 de “découper en morceaux” Alhajie Ceesay et Ebou Jobe, deux hommes d’affaires américano-gambiens qu’il soupçonnait de préparer un coup d’Etat.
Les deux hommes ont été arrêtés et conduits à la résidence du président, dans son village de Kanilai, puis emmenés au fond de son immense jardin où ils ont été étouffés puis décapités et enterrés, affirme Amadou Badjie, qui a participé au meurtre. Yahya Jammeh avait été accusé lundi par ses ex-hommes de main d’avoir commandité le meurtre en 2004 du journaliste Deyda Hydara, cofondateur d’un journal privé et correspondant de l’AFP.
Ils l’ont ensuite accusé mardi d’avoir fait tuer en 2005 une cinquantaine de migrants originaires d’Afrique de l’Ouest, pour la majorité Ghanéens, qu’il a pris pour des putschistes. Ils ont été arrêtés sur une plage de Gambie alors qu’ils tentaient de se rendre en Europe. Le président a aussi fait tuer la même année un membre de sa famille, Haruna Jammeh, selon les anciens junglers.
Dans un communiqué, l’ambassade américaine a “salué” ces révélations, estimant qu’elles permettrait de “relancer les investigations” sur la mort des ressortissants américains.






