La couverture du numéro de Charlie sorti à l’occasion du 1er anniversaire des attaques contre cet hebdomadaire le 7 janvier 2015 faisant 12 morts, a suscité, encore une fois, la polémique avec ceux qui soutiennent l’ « humour » de ce journal et ceux qui trouvent qu’il est provocateur.
En effet, le numéro commémoratif du 6 janvier 2016, tiré à 1 million d’exemplaires dont des dizaines expédiés à l’étranger, montre en couverture un « Dieu », la robe tachée de sang, sous ce titre « L’assassin court toujours », suivi d’un éditorial rageur de Riss dénonçant les « fanatiques abrutis par le Coran » et les « culs bénit venus d’autres religions ».
Les premiers à réagir sont des responsables français du culte musulman qui se sont dits blessés. Ils sont rejoints par les catholiques, et plus précisément la conférence des évêques de France qui se demande sur son compte Twitter si c’est « ce genre de polémique dont la France a besoin ? ».
Pour sa part, l’Osservatore romano, le quotidien du Vatican, fustige « le drapeau trompeur d’une laïcité sans compromis ».
Outre les représentants des cultes, certains dirigeants politiques ont eux aussi pris leurs distances. « Quand j’ouvre Charlie Hebdo, je ne suis pas toujours Charlie », expliquait ainsi Alain Juppé, mardi matin sur Europe 1, assurant à propos de la « une » de l’hebdomadaire : « Elle ne me fait pas rire. » Au nom du gouvernement, Jean-Marie Le Guen a dû souligner que l’éditorial de Riss « n’engage en rien la République ni la laïcité » et que « Charlie Hebdo n’est pas un journal officiel ! »
A noter que depuis les attentats, Charlie Hebdo est vendu chaque semaine à 90 000 exemplaires en kiosque, ajoutés aux 180 000 abonnements. Presque quatre fois plus qu’« avant ».