Faisant fi de l’opposition de centaines de manifestants dispersés par les forces de l’ordre avec des lacrymogènes et des canons à eau, le Parlement libanais a accordé ce mardi sa confiance au nouveau gouvernement lors d’un vote en séance plénière.
Ayant investi les rues dès l’aube pour empêcher les députés d’accéder au Parlement dans le centre-ville de Beyrouth, les contestataires ont lancé des œufs et des pierres sur les voitures de certains parlementaires et les barricades en béton érigées par les forces de sécurité. Enveloppés dans des drapeaux libanais et scandant «pas de confiance», les manifestants ont dénoncé un Parlement «illégitime» et un gouvernement qui ne répond pas selon eux aux aspirations de la contestation. Cela n’a pas empêché le Parlement d’accorder sa confiance lors du vote qui s’est tenu en soirée au terme d’une séance marathon de huit heures.
« Félicitations », a déclaré le président du Parlement Nabih Berri, sous les applaudissements des députés, lors d’une séance retransmise en direct sur les chaînes locales. Sur les 84 députés présents, le gouvernement a obtenu 63 votes favorables, vingt contre et un parlementaire s’est abstenu. Juste avant le vote, le Premier ministre Hassan Diab avait une nouvelle fois assuré que son gouvernement adoptait les revendications du soulèvement, qui a provoqué un tremblement de terre dans le pays. Il avait promis plus tôt un plan d’urgence d’ici la fin du mois. Chaque jour où ce plan n’est pas mis en œuvre coûte au pays davantage de pertes, a-t-il martelé.
Dans un pays au bord de l’effondrement économique, le soulèvement inédit lancé le 17 octobre réclame le départ de toute la classe politique, accusée de corruption et d’incompétence.