Depuis le 17 octobre, le peuple libanais appelle au départ de l’ensemble de la classe politique, jugée corrompue et incapable de trouver des solutions à la crise économique et sociale. Face à l’un des plus grands mouvements de contestation au Liban, le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé dans une allocution télévisée, mardi 29 octobre, sa démission. Suite à cette annonce, António Guterres, Secrétaire général des Nations unies, et Ján Kubiš, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban, ont appelé tous les Libanais à faire preuve de « calme et de retenue ».
Après l’annonce de la démission de Saad Hariri, le chef de l’ONU a appelé tous les acteurs politiques à rechercher une solution politique qui préservera la stabilité du pays et réponde aux aspirations du peuple libanais. Ján Kubiš, quant à lui, a rappelé que les Nations Unies demeurent déterminées à soutenir le Liban, ainsi que son indépendance politique, sa stabilité, sa sécurité, son unité et son intégrité territoriale.
Selon le Coordonnateur spécial de l’ONU pour le Liban, le nouveau gouvernement devra « répondre aux aspirations du peuple », « être capable de gagner sa confiance et assurer la sécurité et le maintien de l’ordre public ». Il a également appelé à ce que « le nouveau gouvernement libanais poursuive et mette en œuvre des réformes et changements profonds, pour mettre fin au déclin économique et remettre le pays sur la voie du redressement, du développement durable, de la croissance inclusive et de la stabilité ».
Dans le même contexte, il a invité tous les dirigeants et toutes les forces politiques du Liban à « s’abstenir de toute rhétorique et actions susceptibles d’alimenter les tensions et d’inciter à la confrontation et à la violence » tout en incitant les forces de sécurité à à « maintenir l’ordre, la loi et la sécurité, à prendre des mesures contre les auteurs de violences, indépendamment de leur appartenance à un parti », et à protéger les civils qui doivent maintenir le caractère pacifique de leurs manifestations.
Pour rappel, la vague contestataire qui vise, depuis le 17 octobre, le pouvoir et la classe politique libanais, jugés corrompus et incompétents, ne faiblit pas et continue à balayer l’ensemble du pays du Cèdre étant donné que le pouvoir n’avait fait jusqu’à présent aucune concession significative face à la colère populaire, alors que la foule réclamait une démission en bloc d’un gouvernement et d’une classe politique jugés incompétents et corrompus. D’ailleurs, lors d’un précédent discours télévisé le 21 octobre, Saad Hariri avait annoncé un plan de réformes, qui n’avait pas convaincu les protestataires. De son côté, le président Michel Aoun avait évoqué le 24 octobre la possibilité d’un remaniement ministériel qui ne s’est pas concrétisé en raison des divisions internes à son gouvernement.






