Enclenché il y a plusieurs jours, pour dénoncer les dysfonctionnements des services publics, un mouvement libanais citoyen de protestation, commence à faire tâche d’huile avec le rassemblement de milliers de citoyens, samedi à la place des Martyrs à Beyrouth.
Bien plus, ce mouvement, relayé par le réseau du net, a commencé à prendre une tournure politique réclamant la démission du ministre de l’environnement et des élections législatives pour mettre fin au blocage des institutions du pays qui dure depuis plusieurs années.
Venus des différentes régions du pays, des milliers de personnes, avec famille et enfants, se sont rassemblés samedi, dans cette place emblématique de la capitale, sous les feux des caémras diffusant en direct, afin d’exprimer leur ras-le bol face la corruption des politiques et leur incapacité à assurer le fonctionnement normal des services publics.
La crise du ramassage des ordures , qui s’est traduite depuis laq mi-juillet par l’amoncellement des ordures dans la capitale, suite à la fermeture de la plus grande décharge du pays, a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres et donné lieu à un mouvement citoyen de protestation qui dépasse les clivages traditionnels et confessionnels structurant la société libanaise.
Avec des mots d’ordre du Collectif «vous puez», un bon encadrement a été assuré au rassemblement de samedi, ce qui pu éviter les incidents qui eu lieu entre protestataires et les forces de l’ordre le week-end dernier, attribués par les organisateurs à des « fauteurs de troubles ».
Le Liban est confronté depuis plusieurs années à un blocage des institutions en raison des divergences entre les forces politiques qui ont entrainé la vacance de la présidence de la République, depuis 2014, faute d’accord des députés sur un président. Le pays n’arrive pas non plus à tenir des élections législatives, ce qui a amené le parlement à proroger par deux fois, depuis 2009, sa législature.
Ce blocage politique est doublé d’une incurie des services publics, illustrée par la crise des déchets ménagers et le rationnement de l’électricité pendant l’été, faute de barrages suffisants dans un pays qui est, pourtant, le plus arrosé du Proche-Orient.
Les organisateurs du mouvement de protestation, qui affichent leur refus de s’inscrire dans un quelconque projet politique, réclament la démission du ministre de l’environnement, la dévolution du ramassage des déchets aux municipalités, le jugement des auteurs des violences du week-end dernier et la tenue d’élections législatives.