Rabat se félicite de la formation du nouveau gouvernement libyen. Un communiqué émis hier mardi par le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération appelle au soutien de la communauté internationale pour appuyer le processus de transition démocratique dans lequel le pays s’est engagé.
L’annonce, par le Conseil de la présidence libyen, de la formation d’un gouvernement d’union nationale présidé par M. Fayez Mustapha Al Sarraj a été bien accueillie par le royaume, qui rappelle qu’il s’agit de la « mise en oeuvre de l’accord politique conclu entre les parties libyennes le 17 décembre dernier à Skhirat ».
Dans ce communiqué, le Maroc a émis « le souhait de voir la Chambre des députés libyenne hâter le processus d’investiture de ce gouvernement afin de mettre un terme aux divisions politiques, faire face au chaos sécuritaire ».
Ce matin, à en croire les analyses publiées dans la presse internationale depuis la nomination de ce nouveau cabinet, il s’agit là d’un pas important vers la stabilisation du pays. Reste que, concrètement, l’installation de ce gouvernement à Tripoli est encore incertaine.
En effet, l’équipe des 32 ministres nommés est actuellement basé à Tunis. Leur retour au pays dépend de ceux qui contrôlent le terrain et, au vu des réactions des différents groupes qui se disputent le pays, rien n’est sûr à l’heure actuelle.
Pour rappel, la ville de Tripoli est aux mains d’une coalition à tendance islamiste, dominée par des hommes de la ville de Misrata. Selon un correspondant de RFI ce matin, ce groupe qui se fait appeler « Aube de Libye » a « des raisons de se réjouir après la formation du nouveau gouvernement puisque c’est un homme acquis à leur cause qui a été nommé au poste de ministre de l’Intérieur. En revanche, les puissantes milices de Zinten à l’ouest de la capitale n’ont eu aucune représentation ».
Au delà de ces divisions entre libyens, la présence de terroristes étrangers se renforce de jour en jour, le groupe Etat islamique ayant même tenté de s’attaquer aux terminaux pétroliers dans l’est du pays. Ce qui fait dire à des spécialistes, à Paris et Washington, que ce gouvernement est certes fragile mais qu’il reste le seul à même de faire la demande d’une intervention militaire par une coalition internationale.