» Ça va être le combat de ma vie. Je remuerai ciel et terre pour la retrouver, mais je vais avoir besoin d’aide ». C’est avec ces mots que Magalie Laurent, la mère de la petite Lila, a lancé, le lundi 2 novembre, un appel à l’aide. Elle soupçonne son ex-mari, Alexandre Anis Riahi, d’avoir enlevé sa fille pour rejoindre, via la Turquie, les rangs des djihadistes en Syrie.
C’est dans le cabinet lillois de son avocat Me Frank Berton, qui vient de saisir le parquet anti-terroriste de Paris d’une plainte avec constitution de partie civile pour « enlèvement », que Magalie lance un cri d’alerte à » l’Etat français et aux autorités compétentes ».
Le 20 octobre dernier, Alexandre Anis Riahi est venu chercher Lila pour partir passer les vacances chez ses parents, en Tunisie. Une semaine plus tard, alors qu’ils étaient censés être de retour en France, Magalie reçoit un appel de son ex-belle sœur. » Il venait de l’appeler pour lui dire qu’il était en Turquie avec Lila et qu’il ne reviendrait pas », raconte la jeune femme.
Le vendredi 29 octobre, Magalie reçoit le dernier message de son ex-conjoint via skype : »Lila va bien. Elle est en bonne santé, je jure par Allah. Je n’ai pas fait ça pour me venger de toi bien que le résultat soit le même, ni pour me venger de ma fille en la privant de sa maman, ni pour me venger de mes parents en les privant de leur petite fille et de leur fils…. Qu’Allah te donne patience dans cette immense épreuve », a-t-elle lu, le visage noyé de larmes.
Le père se trouvait, au moment de ces communications, dans la ville turque d’Iskenderun ou Alexandrette, à moins de 40 km de la frontière syrienne, affirme les premiers éléments d’enquête de la brigade criminelle de Nanterre.
Le couple, qui s’était rencontré en Tunisie en 2007, s’était marié en 2011 et divorcé en 2014. Tout a basculé à cette époque, où Alexander venait d’être licencié, pour faute grave, de son poste de chef de réception d’un grand hôtel parisien. Il aurait, tout de suite après, basculé vers l’islam radical. « Physiquement, il avait la barbe, mettait la djellaba, ne travaillait pas et passait ses journées à la mosquée. Il avait fait le pèlerinage à la Mecque, avait des propos extrêmes », a raconté Magalie. « Mais depuis cet été, il avait rasé la barbe et s’était même remis au sport », a-t-elle souligné. « Jamais je n’aurais cru qu’il oserait faire ça à ma fille ».