Dans le cadre de ses activités culturelles et scientifiques, l’Académie du Royaume du Maroc a organisé, le 25 septembre, une conférence sous le thème de »la littérature arabe en Afrique subsaharienne : l’exemple du Cheikh Moussa Camara », animée par Ahmed Chokri, Professeur chercheur à l’Institut d’Etudes Africaines.
La conférence portant sur la littérature arabe et son impact, s’inscrit dans le cadre du cycle de conférences, que l’Académie du Royaume du Maroc a initié en amont de l’exposition « Trésors de l’Islam en Afrique de Tombouctou à Zanzibar », prévue du 17 octobre 2019 au 25 janvier 2020.
Dans le cadre de cette conférence, le Professeur Ahmed Chokri examine une question particulière, concernant le Cheikh Moussa Camara, et qui est la suivante : comment un intellectuel arabophone qui a consulté des dizaines d’œuvres issues du patrimoine arabe et qui a su conserver une démarche de savant dans ses écrits, peut-il rencontrer des difficultés en maniant l’écriture littéraire de la langue arabe?
M. Chokri s’est attelé à présenterl’impact de la langue arabe sur certains dialectes et langues d’Afrique tels que le Wolof, le Haoussa et le Yoruba, entre autres. Le professeur-chercheur a indiqué que plusieurs facteurs ont freiné le développement de la culture arabo-musulmane et le développement de la production historique dans le Sahel et le Sahara.
La colonisation européenne de l’Afrique à partir du 19ème siècle est venue faire adopter les langues de l’occupant -français, anglais, espagnol- dans la gestion des affaires vitales, au lieu des langues locales, a-t-il relevé, estimant que ces entraves ont handicapé la culture arabe dans la région sahélo-saharienne.
Malgré ces difficultés, l’élite éclairée dans la région a laissé derrière elle un patrimoine considérable, a-t-il noté, ajoutant que certains chercheurs se sont penchés sur cet héritage et œuvré pour explorer et dévoiler le patrimoine arabe de l’Afrique sub-saharienne.
Dans ce sens, le chercheur s’est arrêté sur deux types d’ouvrages à caractère historique, l’un dont les auteurs ont réussi à présenter un produit équivalent à ce qui existe dans le monde arabe, alors que d’autres sont restés dominés par la culture orale locale, dont Moussa Camara qui éprouvait des difficultés dans la langue arabe, même s’il a côtoyé des dizaines de livres typiques du patrimoine arabe.
Contrairement à la première catégorie, qui a bénéficié de l’intérêt des chercheurs durant les cents dernières années, la deuxième, elle, a encore besoin d’être mise en lumière afin de faire ressortir ses caractéristiques, a-t-il conclu.
Marquée par la présence des membres et du secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, cette Conférence du cycle “Trésors de l’Islam en Afrique” est initiée dans le cadre des activités culturelles et scientifiques de l’Académie du Royaume du Maroc.
Rappelons que M. Chokri est titulaire d’un doctorat en littérature et spécialiste de renom de l’histoire de l’Afrique. Il a publié plusieurs études et ouvrages sur l’histoire de l’Afrique de l’Ouest.