Pour compenser la concurrence du gaz russe et du gaz de schiste américain, la Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures, Sonatrach, s’est trouvée obligée de recourir à l’exportation de gaz naturel liquéfié.
Les volumes de vente de gaz algérien en Europe devraient chuter de 25% cette année, rapporte Bloomberg, citant le vice-président du marketing de la société nationale Sonatrach. Les clients européens du géant pétrolier algérien «ont considérablement réduit leurs demandes» de gaz conventionnel, a déclaré Ahmed El-Hachemi Mazighi.
L’Algérie fournit 11% du gaz européen. C’est le troisième plus grand fournisseur de gaz en Europe, après la Russie et la Norvège. La concurrence de la Russie, dont les prix du gaz sont plus attractifs, peut expliquer en partie cette baisse des ventes.
Alors que Moscou fournit actuellement environ 30% du gaz européen, le feu vert donné récemment à l’achèvement de l’oléoduc Nord Stream 2 devrait permettre de doubler la capacité d’exportation de la Russie, ce qui compliquera encore la situation de l’Algérie, confrontée aux gains de compétitivité russe et américain.
L’inondation du marché par le gaz de schiste américain a également porté un coup sévère à la compétitivité des contrats d’approvisionnement en gaz algériens, qui dépendent principalement des prix du pétrole. Cependant, l’Algérie n’a pas opté pour l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels. Celles-ci ont fait l’objet de fortes manifestations dans le sud du pays en 2015.
«En 2019, la tendance s’est complètement inversée à cause du chaud hiver en Europe», a détaillé Mazighi, cité par Bloomberg. «2020 devrait également être une année difficile. Si l’hiver est chaud comme l’année dernière, nous devrons trouver des solutions pour nos exportations » a-t-il affirmé.