Les principaux espaces marchands de Tiznit, Guelmim, Béni Mellal et Marrakech sont dans le viseur du ministère de l’Intérieur, qui a entamé une action contre le commerce ambulant exercé dans la rue. Les autorités urbaines de ces villes, en réaction aux contestations de l’opinion publique hostile face aux commerçants mobiles, ont décidé d’intervenir.
Confrontées au danger supposé de désordre de l’espace public, les villes de Tiznit, Guelmim, Béni Mellal et Marrakech ont lancé une politique répressive vis-à-vis du commerce ambulant et de la marchandise d’étalage. Cette action survient afin de fluidifier la circulation dans les endroits accessibles au public et arpentés par les habitants Elle vise aussi à libérer le réseau viaire et ses à-côtés où le libre mouvement est permis.
L’argument qu’avancent les autorités municipales est que les vendeurs ambulants sont des occupants illégitimes de l’espace public. Ces tentatives officielles de régulation et de contrôle de la rue sont destinées à réguler les lieux selon la logique de la sécurité et de l’hygiène urbaine. L’exercice de la vente dans la rue, le soir, dans les villes susmentionnées, est désormais interdit.
Alors que les organes de coordinations de ces vendeurs déplore l’absence de conditions pratiques d’exercice légal de leur activité, ainsi que leur incapacité à louer un stand, ils réfutent le fait que leur présence enfreint les processus hygiénistes ou qu’e ces marchands accaparent l’espace public. Si à Tiznit les mesures prises contre le commerce informel sont désormais effectives, à Guelmim et dans d’autres villes, il est désormais interdit vendre de la marchandise sur la voie publique.
Ce mode de mode de distribution exercé hors de la boutique, qui requiert peu de qualification et d’investissement, qui permet aux marchands de se soustraire du contrôle et d’improviser un revenu qui échappe à l’impôt, suscite d’interminables protestations des habitants. Ils vendent leur marchandise à même le trottoir ou sur des éventaires légers et aisés à manipuler. Cette situation, expliquent les organisations de marchands ambulants, est due au fait que la négociation d’accords avec les autorités pour exercer leur activité dans un cadre légal n’aboutit pas, et seule une poignée des permis prévus sont effectivement attribués. L’insertion de ces entrepreneurs dans des réseaux sociaux localisés, encore entravées, favorisera leur accès à l’espace de vente, donc à la clientèle.
Si l’accès aux services urbains pour les couches sociales les plus démunies fait partie des orientations de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), l’efficacité des mots d’ordre la formalisation du commerce dit ambulant, informel ou de rue reste en proie des considérations d’ordre administratif ou juridique.