L’Irak a appelé jeudi 18 juin Ankara à retirer ses troupes de son territoire et de cesser les «actes de provocation», au lendemain du déploiement de forces spéciales turques dans le nord irakien dans le cadre d’une opération contre des rebelles kurdes de Turquie.
L’ambassadeur de Turquie à Bagdad, Fatih Yildiz, a de nouveau été convoqué au ministère des Affaires étrangères et s’est vu remettre une lettre de protestation employant «les termes les plus forts», selon un communiqué du ministère irakien.
Il a été convoqué une première fois mardi après des raids aériens turcs dimanche contre ces rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui disposent de bases et camps d’entraînement dans les montagnes du Kurdistan d’Irak (nord).
Malgré cette convocation, la Turquie envoyait mercredi des commandos descendus d’hélicoptères dans une dizaine de villages dans la province de Dohouk, aux confins de la Syrie, de la Turquie et de l’Irak, dans le cadre d’une rare opération terrestre et aérienne baptisée « Griffes du tigre ».
Le pouvoir central à Bagdad a appelé Ankara à « cesser ces actes de provocation » et « retirer ses soldats qui se sont infiltrés sur le sol irakien », selon un communiqué des Affaires étrangères.
Mardi, Fatih Yildiz avait souligné que son pays poursuivrait son action contre le « terrorisme » aussi longtemps que Bagdad n’aurait pas expulsé le PKK, une organisation considérée comme « terroriste » par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Les autorités du Kurdistan irakien, qui disputent au PKK l’influence au sein des Kurdes du Moyen-Orient, n’ont pas réagi à l’offensive turque. Le PKK livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Le Kurdistan irakien, seul territoire kurde du Moyen-Orient à jouir d’une autonomie garantie par une Constitution, est de longue date un lieu de repli pour les mouvements kurdes d’opposition : le PKK turc et le PJAK et le PDK-I iraniens.