Après cinq mois de vacance du pouvoir, l’Irak s’est doté tôt jeudi d’un gouvernement qui hérite d’une économie à genoux, de relations diplomatiques au plus bas et de la menace de nouvelles manifestations face à l’austérité désormais inévitable.
Devant des députés masqués et gantés en raison du coronavirus, Moustafa al-Kazimi, 53 ans, ancien chef du renseignement ayant ses entrées à Washington comme à Téhéran, a prêté serment avec 15 de ses ministres.
Les portefeuilles, cruciaux et convoités par de nombreux partis politiques, des Affaires étrangères et surtout du Pétrole, dans le pays deuxième producteur de l’Opep, sont toutefois toujours vacants, comme cinq autres.
Dès jeudi, le nouveau gouvernement devra s’atteler à rassurer les Irakiens entre chômage technique généralisé, du fait du confinement, recettes pétrolières divisées par cinq en un an et l’idée évoquée par Bagdad d’imprimer des dinars irakiens qui fait planer les craintes d’une dévaluation massive.
Il devra aussi tenter de renouer avec la classe politique la plus fragmentée de l’Irak post-Saddam Hussein.
En changeant de gouvernement, pour la première fois en cours de mandat depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003 par les Américains, Bagdad veut tourner la page de l’année et demie de pouvoir d’Adel Abdel Mahdi.






