En dépit de leurs scandales, les frères Azaitar s’abîment de plus en plus dans les fantaisies d’un luxe sans frein et dans une conduite éhontée. En vue de garder leur position exceptionnellement avantageuse, ils se drapent d’un patriotisme de pacotille tout en commettant toutes sortes de cruautés et d’injustices
Les lecteurs, pour peu qu’ils portent attention, savent immédiatement à quoi s’en tenir sur la provenance et la nature du luxe étalé par la fratrie Azaitar, et sur les individus eux-mêmes. Des escrocs notoires, nul ne s’est avisé de s’en douter. Il est pourtant nécessaire ne pas laisser circonvenir l’opinion par les pièges intéressés des faiseurs d’apocryphes, attentifs à flatter ces truands et à les encourager dans leurs velléités immorales.
Un article écrit par Mehdi Hijaouy, fondateur du « Washington Strategic Intelligence Center» et «pionnier» (sic !) de l’Intelligence sécuritaire, publié sur un site électronique, prend la défense de la fratrie infernale, Abu Bakr, Ottman et Omar Azaitar, avec des arguments généralement lourds et ternes.
Or, le WSIC ne dispose d’aucun site Web et les «travaux» de Mehdi Hijaouy sont difficilement consultables sur Internet. De qui s’agit-il, donc ? D’une plume téléguidée? Ou tou simplement un prête-nom? Mehdi Hijaouy dresse l’éloge d’individus qui mettent leur intérêt personnel en prime, qui se conduisent grossièrement à l’égard des plus démunis, qui enfreignent l’état d’urgence sanitaire, les lois de l’urbanisme, et qui traînent un passé criminel issu d’une vie antérieure maculée de méfaits.
On a vu se dresser de toutes pièces des Azaitar modelés sur ce que souhaitait la propagande de leur entourage : des types exemplaires, des modèles de résignation, sans aucune aspérité, cibles d’une critique devenue d’autant plus soupçonneuse qu’elle aurait été acharnée. Le trio ne défend l’intérêt du Maroc qu’autant qu’il croit par là même assurer son propre intérêt. Les vues de M. Hijaouy seront peut-être accueillies avec un sourire de dédain par ceux qui dénoncent l’arrogance vêtue de faste, de luxe, de prodigalité turpide, qui ne croient qu’à la domination ; qui entassent de grandes richesses au lieu de se proposer pour but de servir leur pays.
M. Hijaouy loue la «brillante» carrière, ces grands «magiciens» du MMA. Une interprétation désintéressée des plus sûrs témoignages, considère avoir intégré l’Ultimate fighting championship (UFC), une des ligues de MMA n’est en aucun cas «un succès». Le patriotisme n’a jamais été d’apparaître dans la cage de combat habillé d’une cape rouge frappée des armoiries marocaines. Le patriotisme noble et désintéressé n’a jamais été une vertu des manieurs d’argent. Ce qui provoque tant de colères contre ces parvenus de la spéculation sportive, ce n’est pas tant, d’habitude, la charité, la générosité, le souci des autres ; c’est, plus encore, l’envie, la cupidité, le désir d’associer le Maroc à leurs coupables manœuvres.
Le plus intriguant, c’est d’apercevoir la connexion de certains actes individuels isolés avec des faits d’un intérêt commun, comme si les maigres réussites de ce trio seront des suppléments aux chroniques nationales. Les médias critiqués par Mehdi Hijaouy, lequel prétend que les Azaitar ont le monopole de «servir le pays», n’avaient point de parti pris, si ce n’est de dire la vérité sur ces trois individus sulfureux. Les détails les concernant sont écrits sans prétention, avec franchise. Sur leur sujet, ces supports abondaient en détails que beaucoup chercheraient longtemps ailleurs, et quelquefois inutilement.
Les trois individus au casier judiciaire lour en Allemagne, avaient commis des imprudences de nature à porter atteinte à leur crédit ; les circonstances mêmes de leur vie sont émaillées de scandales. Une série d’interrogatoires sévères auxquels il faut qu’on réponde rigoureusement, entoure leurs transgressions à la morale et à la loi. C’est ce que montre un billet fourni et bien tourné, publié par Médiapart, qui met à nu la folie des grandeurs de ces frères, tout cela avec un luxe d’anecdotes, de saillies, d’allusions, de réticences, destiné à éclairer sur les manquements des trois hommes.
La bassesse d’âme, voilà un trait personnel aux trois frères, qui s’accuse avec un remarquable relief. Des gens qui emploient, pour faire leurs affaires et avoir de l’argent, de petites intrigues dont un particulier honnête rougirait. D’où cette phrase d’une de leurs anciennes connaissances : «je ne voudrais pas changer de réputation avec eux.»
Plus grave encore, ce chantage à la-fidélité-envers-le roi et les institutions nationales. Jamais le caractère de la nation ne peut avoir pour interprètes ces délinquants, lesquels font un usage pernicieux de leur liberté d’agir. La course à la fortune, voilà le spectacle qu’offrent, presque partout, les trois frères. Un cirque morne où les délicatesses et les pudeurs de l’honnêteté s’oblitèrent. Leur improbité et leur mercantilisme est en train d’avilir l’image du sport marocain. Leur prétendu patriotisme est devenu un métier, une affaire, et leur envie de s’enrichir la commune mesure des choses et des mérites. Le boxeur Zakaria Moumni prétendait lui aussi être le plus patriote des patriote, les marocains connaissent la suite… Tout est matière à trafic chez cette fratrie. L’or aux reflets fauves hypnotise les piètres intelligences — et les mauvaises consciences. Celles des trois frères.






