En raison de la crise sanitaire qui perdure, l’industrie de l’événementiel vit une grave crise économique.
Les résultats d’une étude, réalisée par le cabinet VQ à la demande du Groupement professionnel des prestataires de l’événementiel au Maroc (GPPEM), démontrent une situation de grave crise pour le secteur de l’industrie de l’événementiel qui participe à hauteur de 5% au PIB national, avec un CA estimé à 38 MMDH, dont 11,4 MMDH en devises.
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Il ressort de cette étude que 93,5% des acteurs estiment qu’il s’agit de la pire conjoncture qu’ils n’aient jamais connue. Cela s’est traduit par une baisse de leur chiffre d’affaires de +75%, une réduction des effectifs d’environ 55%, un recours massif au crédit et une nette tendance à la vente par nombre de prestataires de leurs biens immobiliers et mobiliers pour faire face aux conséquences de cette situation catastrophique.
L’étude du GPPEM, consultée par Barlamane.com/fr, révèle ainsi que l’industrie de l’événementiel a été le plus touchée avec 93,5% d’impact négatif comparativement aux autres secteurs économiques (83,5%).
Par ailleurs, au vu de leurs obligations contractuelles et/ou salariales, les entreprises du secteur ont recouru massivement au crédit bancaire (malgré son insuffisance et sa cherté au regard de la conjoncture) et aux aides de l’état sollicitées par 63% des sondés qu’ils estiment par ailleurs insuffisantes et non régulières.
Le recours au crédit a concerné exclusivement Damane Oxygène (30% des demandeurs) et Damane Relance (20%).
Une bonne partie des acteurs de l’événementiel a privilégié les recours ‘’domestiques’’ pour renflouer leurs trésoreries (aide familiale et amis, outre la vente de biens immobiliers et mobiliers), sachant que les acteurs de l’événementiel ont dû subir le règlement de différends à l’amiable (60% des litiges) pour éviter les procédures judiciaires longues et onéreuses. Cet état reflète un véritable sinistre que les professionnels semblent ne plus supporter et a conduit et continue de conduire à la fermeture pure et simple de nombreuses entités. D’ailleurs, 35% des entreprises du secteur ont opté pour l’abandon de leurs activités.
A cette fin, les opérateurs du secteur de l’industrie de l’événementiel sont convaincus que seule une aide soutenue de la part des autorités publiques est à même de leur permettre de se maintenir, notamment : la consolidation et le renforcement des aides aux salariés, en tenant-compte de l’échelle des salaires selon le cadre et la compétence ; l’exonération totale des charges fiscales et sociales pour les exercices 2020/2021 ; le report des échéances bancaires de 2020 et 2021 sans intérêt et l’octroi de crédits sans intérêts pour les entreprises du secteur qui en auront recours durant l’année 2021.
Ces aides et facilités, dans la limite de leurs effets structurels, sont le seul canal qui permettrait à ce secteur de continuer à exister en attendant le retour à la normalité. A cet égard, les professionnels estiment que l’organisation d’événements en présentiel est la seule voie qui favoriserait le retour de leurs activités en situation normale, dans le respect strict et rigoureux, bien évidemment, du Protocole sanitaire proposé par le GPPEM depuis juillet 2020.