L’homme, qui a attaqué deux personnes, avait déjà été condamné pour diffusion de propagande islamiste et était sorti récemment de prison.
L’attaque au couteau qui a fait trois blessés, dimanche 2 février, à Londres est «de nature islamiste» et son auteur, tué par la police, portait un «engin» factice, ont fait savoir les autorités britanniques dans un communiqué.
Les faits ont eu lieu vers 14 heures (heure locale, soit 15 heures, heure de Paris) dans une rue animée du quartier d’habitation de Streatham. Selon la police, deux personnes ont été poignardées par l’assaillant, avant que ce dernier soit abattu, et une troisième a été blessé par un éclat de verre causé par un tir des forces de l’ordre.
L’une des personnes poignardées est « hospitalisée dans un état critique », a précisé la police. Celle-ci a ajouté que des agents des unités antiterroristes se trouvaient sur place « dans le cadre d’une opération préventive », suggérant que l’assaillant était surveillé, comme l’ont affirmé des médias britanniques.
L’homme avait été condamné en 2018, alors qu’il était âgé de 18 ans, à trois ans de prison et avait été libéré en janvier, après avoir purgé la moitié de sa peine, selon la chaîne de télévision Sky News. Il avait alors reconnu treize délits terroristes – dont le partage, dans un groupe familial sur la messagerie WhatsApp d’un magazine lié à Al-Qaida –, raconte le quotidien britannique The Guardian.
«Les terroristes cherchent à nous diviser et à détruire notre mode de vie. Nous ne les laisserons jamais réussir», a déclaré le maire de Londres, Sadiq Khan. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a remercié de son côté sur Twitter «les services d’urgence qui ont répondu à l’incident de Streatham». Et d’ajouter qu’il annoncerait dès lundi «des changements fondamentaux» concernant le traitement des auteurs d’actes terroristes.
Cette attaque intervient un peu plus de deux mois après une attaque au couteau qui a fait deux morts sur le London Bridge, en plein centre de la capitale britannique, et qui a conduit le gouvernement conservateur de Boris Johnson à annoncer un durcissement de la législation antiterroriste. Il s’agit notamment d’aggraver les peines pour les auteurs d’actes terroristes et d’interdire leur libération anticipée.
L’auteur de l’attaque de novembre 2019, Usman Khan, 28 ans, avait été condamné pour des faits de terrorisme et libéré, lui aussi, à mi-peine. Il participait sur les lieux des faits à un programme de réhabilitation pour anciens détenus.
Dans le projet de loi, qui doit être étudié au Parlement, il est également prévu que ceux qui sont condamnés pour des actes considérés comme terroristes soient emprisonnés pour au moins quatorze ans.
Ces dernières années, Londres a été le théâtre de plusieurs attaques terroristes. En mars 2017, un homme avait foncé sur la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster avant de poignarder mortellement un policier devant le Parlement, faisant cinq morts.
Deux mois plus tard, vingt-deux personnes – dont des enfants – avaient péri lors d’une attaque à la fin d’un concert d’Ariana Grande, à Manchester. En 2005, quatre explosions avaient également fait 56 morts et 784 blessés dans les transports publics de Londres.