La militante d’extrême gauche Rima Hassan s’est demandée, mardi 24 septembre, «ce qu’attend le roi du Maroc [Mohammed VI] pour rompre ses relations diplomatiques avec Israël» après les frappes sur la capitale Beyrouth qui ont fait 558 morts et 1 835 blessés. Pour elle, «la majorité du peuple marocain inscrit ses revendications en soutien avec le peuple palestinien. La normalisation avec Israël est une trahison.» Prudente dans ses affirmations sélectives, Rima Hassan a orienté son propos uniquement vers Rabat, sans citer aucune autre capitale arabe.
Le journaliste Jérôme Besnard avait auparavant retracé «l’activisme de La France Insoumise sur la question du conflit israélo-palestinien et l’ingérence du Polisario» et de l’Algérie dans ce dossier. Selon M. Besnard, Rima Hassan fait partie des «apprentis sorciers communautaristes plus intéressés par leur clientèle électorale que par les intérêts français bien pensés». Il rappelle, au passage, qu’elle «s’est affichée plusieurs fois sur les réseaux sociaux avec des activistes du Front Polisario, organisation séparatiste armée qui essaye de briser la souveraineté marocaine.»
En août, une cinquantaine de députés Renaissance (le parti présidentiel français) ont dénoncé devant la justice la présence de Rima Hassan à une «manifestation islamiste» à l’étranger où l’«apologie du terrorisme» était prégnante. Dans le signalement écrit, adressé au parquet de Paris, il est fait mention, sur plusieurs pages, de tweets publiés sur le profil X (ex-Twitter) de l’activiste radicale. Selon le texte, le contenu de ce que Rima Hassan publie sur le réseau social constitue «de manière détournée (quoique peu subtile) des menaces à l’encontre des personnalités» de notoriété publique. «Par ses nombreuses déclarations», Mme Hassan «participe sans aucune limite, depuis plusieurs mois, à la diffusion de la haine des juifs en Europe, reprenant notamment à son compte plusieurs poncifs antijuifs complotistes», selon un autre courrier adressé à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. Sa teneur réclame aussi la levée de son immunité parlementaire «si des poursuites devaient être diligentées à son endroit».
Rima Hassan, serait-elle un agent d’influence pro-Polisario, guidée par l’Algérie ? Elle s’est rendue à Alger afin d’assister aux festivités marquant l’anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. En cette occasion, elle a été placée sous la tutelle d’Asmahane Bachir Bouaidjra, farouche détractrice du Maroc, elle-même algérienne. Sa sœur, Yamina Bachir Bouaidjra, s’est illustrée en tant que diplomate algérienne, œuvrant principalement à Addis-Abeba pour défendre la cause du Polisario auprès de l’Union africaine.
Asmahane Bachir Bouaidjra a, dans un post destiné à son public algérien, confirmé que Rima Hassan avait apporté son soutien au Polisario. Antérieurement, Rima Hassan s’était affichée avec Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui était autrefois l’avocat attitré du Polisario, soupçonné de défendre les intérêts du régime algérien en France. À tel point que certains médias français ont qualifié la Grande Mosquée de Paris d’ambassade officieuse de l’Algérie.
Rima Hassan a également fait la rencontre de militants pro-Polisario soutenus par l’Algérie, accompagnée en cette occasion par Nasser Khabat, activiste algérien actif dans les cercles associatifs franco-algériens, proches de l’ambassade d’Algérie à Paris. Il a acquis une certaine notoriété en fondant avec le très médiatique Karim Zeribi l’association Agir pour la citoyenneté. Ce dernier a été condamné par la justice française à trois années de prison avec sursis et à une amende de 80 000 euros pour abus de confiance et abus de biens sociaux.