Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, a fait part de ses inquiétudes sur le fait que des cellules de l’Etat islamique ne se propagent en Libye ou en Afrique du Nord, selon un rapport confidentiel au Conseil de sécurité révélé par l’Agence france-Presse (AFP), mardi 19 juillet.
« Les pressions récentes exercées contre le groupe Etat islamique en Libye pourraient inciter ses membres, y compris les combattants étrangers, à se délocaliser et à se regrouper, en cellules plus petites et plus dispersées géographiquement, à travers la Libye et dans les pays voisins », écrit le secrétaire général dans le rapport.
L’EI éparpillé, une source d’inquiétude
La défaite de l’EI à Syrte « semble à portée de main », ce qui pousse de nombreux combattants à fuir vers le sud tout comme vers l’ouest et la Tunisie. « A l’avenir, l’impact des combattants de l’EI éparpillés sur des groupes armés dans le sud pourrait devenir une source d’inquiétude », a souligné le secrétaire général de l’ONU.
La ville de Syrte est considérée comme l’un des principaux bastions du groupe extrémiste en dehors de la Syrie et de l’Irak. Les troupes libyennes loyalistes tentent d’en déloger l’EI depuis deux mois. Selon le rapport, 2 000 à 5 000 combattants de l’EI, originaires de Libye, de Tunisie, d’Algérie, d’Egypte, mais aussi du Mali, du Maroc et de la Mauritanie se trouvent à Syrte, Tripoli et Derna.
Des combattants retournés en Tunisie
Des dizaines de combattants tunisiens sont retournés dans leur pays avec l’intention de perpétrer des attentats, souligne encore le document confidentiel.
Au-delà de l’EI, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), actif au Mali et dans tout le Sahel, se procure des armes, des munitions, et trouve asile en Libye. Mokhtar Belmokhtar, le chef d’Al-Mourabitoune, actif dans le Sahel,voyage très facilement en Libye, et le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a une base dans le sud du pays, souligne le rapport.