La Russie continue de renforcer son importante présence militaire aux frontières avec l’Ukraine, a déclaré mercredi le secrétaire général de l’Otan, qui ne constate « à ce stade » aucun signe de désescalade malgré les déclarations de Moscou.
« Nous n’avons constaté aucune désescalade sur le terrain à ce stade. Au contraire, il apparaît que la Russie continue de renforcer sa présence militaire (…) La Russie peut encore envahir l’Ukraine sans préavis, les capacités sont en place » avec plus de 100 000 soldats, a affirmé Jens Stoltenberg au début d’une réunion avec les ministres de la défense de l’Alliance à Bruxelles.
« Nous avons entendu les messages de Moscou concernant sa volonté de poursuivre les efforts diplomatiques, et nous sommes prêts à discuter. Mais la Russie doit joindre le geste à la parole, retirer ses forces, apaiser les tensions », a-t-il averti.
« Nous suivons de très près ce que fait la Russie. Nous avons constaté l’arrivée de troupes et d’équipements lourds, puis le retrait des troupes, mais les équipements et les capacités restent en place », a-t-il souligné
« Nous voulons voir un réel retrait, durable, pas seulement un incessant mouvement de troupes (…) Nous sommes prêts à nous réunir avec la Russie, mais nous nous préparons au pire », a-t-il conclu.
La Russie a annoncé mercredi la fin de manoeuvres militaires et le départ de certaines de ses forces de la péninsule ukrainienne annexée de Crimée, où le déploiement de troupes alimentait les craintes d’invasion de l’Ukraine.
« Les unités du district militaire du sud ayant achevé leurs exercices tactiques sur les bases de la presqu’île de Crimée retournent par voie ferrée vers leur base d’attache », a affirmé le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes.
La télévision russe a montré des images nocturnes d’un interminable train transportant des blindés traversant le pont qui enjambe le détroit de Kertsch, bâti à grands frais par la Russie pour relier la Crimée au territoire russe.
Mardi, Moscou avait annoncé un retrait « partiel » de ses soldats déployés depuis des semaines aux frontières de l’Ukraine, un signe de détente après deux mois de craintes quant à une invasion imminente de son voisin sur fond de crise russo-occidentale.
Européens et Américains attendent encore des preuves d’un retrait militaire russe d’ampleur, tout en se disant prudemment optimistes. La Russie n’a pas précisé l’ampleur ni le calendrier de ce retrait.
Plus de 100 000 militaires sont déployés selon les Occidentaux aux frontières ukrainiennes avec quantité de matériel lourd. Et d’importantes manœuvres russo-bélarusse se poursuivent jusqu’au 20 février au Bélarus, voisin pro-russe de l’Ukraine.