La tempête poursuit sa progression en laissant dans son sillage au moins 63 morts et des milliers de sinistrés.
L’ouragan Eta, désormais rétrogradé en dépression tropicale, poursuit sa progression en Amérique centrale, mais il se renforcera, vendredi 6 novembre, au-dessus de la mer des Caraïbes pour menacer de nouveaux territoires. Pour l’instant, plus de 50 personnes ont péri dans des villages indigènes du nord du Guatemala, dans des glissements de terrain provoqués par la tempête, a annoncé jeudi le président du pays, Alejandro Giammattei. Eta a également fait cinq morts au Panama, quatre au Honduras, deux au Costa Rica, deux au Nicaragua.
«D’ici lundi matin, de fortes pluies causées par Eta provoqueront des inondations soudaines catastrophiques et dangereuses à travers une partie de l’Amérique centrale, ainsi que des glissements de terrain», a averti le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC).
Le NHC prévoit qu’Eta devrait gagner de la puissance vendredi au-dessus des eaux chaudes de la mer des Caraïbes, et qu’elle menacera durant le week-end le sud-est du Mexique puis Cuba, la Jamaïque, les îles Caïmans et le sud de la Floride.
Au Guatemala, des refuges ont été ouverts pour accueillir les sinistrés, comme à Morales (nord-est), ont constaté jeudi des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). «Toute ma maison s’est remplie d’eau. J’ai tout perdu. Mes poules et mon petit cochon ont été emportés par la rivière en crue», se lamente Eliseo Gonzales, un chauffeur en retraite, qui a trouvé refuge dans le stade de Morales.
Alerte rouge au Honduras
Au Honduras, la vallée de San Pedro Sula, deuxième ville et capitale industrielle du pays, est envahie par les eaux et des habitants se sont réfugiés sur les toits de leurs maisons. De nombreux ponts et routes ont été coupés par les inondations et des glissements de terrain ou des coulées de boue.
Les pluies torrentielles ont affecté plus de 330 000 personnes au Honduras, dont plus de 2 700 ont été évacuées, a annoncé l’agence gouvernementale pour les catastrophes Copeco. Les autorités ont placé le pays en alerte rouge (maximale) et le président hondurien Juan Orlando Hernandez a ordonné à l’armée de mobiliser ses hélicoptères et ses barques pour évacuer les populations sinistrées.
Eta, encore ouragan de catégorie 4 avec des vents de 240 km/h, avait touché terre mardi matin près de Bilwi, la principale ville de la côte caraïbe du Nicaragua. Une grande partie des installations portuaires, essentielles à l’activité économique et à l’approvisionnement de la région, ont été détruites, a rapporté le responsable national des ports, Virgilio Silva.
Des villages coupés du monde au Costa Rica
Les habitants continuaient jeudi à dégager les décombres et à faire le bilan des dégâts à Bilwi, où vivent environ 40 000 personnes. La mer démontée empêchait toujours jeudi les secours de parvenir aux villages côtiers indigènes les plus durement frappés et uniquement accessibles par la mer. Environ 20 000 habitants avaient été évacués préventivement, selon les autorités nicaraguayennes.
De fortes pluies affectent également une grande partie du Costa Rica, où elles ont provoqué des inondations dans la région Pacifique, selon la Commission nationale des situations d’urgence (CNE). Les inondations dans le pays ont forcé l’évacuation vers des refuges de plus de 1 300 personnes, et des villages sont coupés du monde, a fait savoir la sécurité civile.
Le Panama est également durement touché par les pluies associées à Eta et plus de 300 familles ont dû être relogées, a annoncé la sécurité panaméenne. Le Salvador, où des routes ont été coupées et plus de mille personnes évacuées, a maintenu l’alerte rouge.