Le développement fulgurant des Provinces du sud vient d’être mis en relief par l’Oxford Business Group (OBG) dans son rapport 2015 sur le Maroc.
L’économie du pays a été traditionnellement concentrée sur l’activité autour de grandes villes Casablanca, Rabat et Tanger, mais le potentiel de croissance dans les provinces du sud est de taille, et un grand nombre d’initiatives a vu le jour ces dernières années pour accroitre l’investissement dans la région, écrit l’OBG.
La région sud bénéficie d’un certain nombre de ressources naturelles, y compris la pèche pélagique, l’énergie solaire et les réserves minières, rappelle le rapport selon lequel, des efforts inlassables sont déployés pour développer l’infrastructure et renforcer le secteur privé, efforts qui contribuent à l’ouverture de nouvelles opportunités de commerce et partant, améliorer progressivement les conditions de vie.
Avec leurs eaux poissonneuses parmi les plus riches au monde, leur désert et leurs opportunités pour le développement de l’agriculture, et l’exploration minière, les provinces du sud du Maroc disposent de ressources solides, souligne le rapport précisant cependant que davantage de développement économique et social dépend de la capacité de la région d’attirer encore plus d’investisseurs privés, une tâche qui n’est pas facile eu égard à l’étendue du territoire.
L’OBG cite ainsi le rapport du Conseil Économique, Social et Environnemental, (CESE), selon lequel les provinces du sud représentent 59% du territoire national et près de 3.2% de la population du Royaume.
Le rapport de l’OBG ne manque pas de mettre en relief la position des provinces du sud en tant que levier pour l’effort croissant mené par le Maroc en vue d’investir dans les marchés d’Afrique de l’ouest et centrale. Il rappelle ainsi qu’au cours des dernières années, les entreprises marocaines, encouragées par des accords de coopération bilatéraux, se sont implantées dans les économies subsahariennes, bénéficiant ainsi de la confluence des routes de commerce de l’Atlantique pouvant servir de lien entre l’Europe, l’Afrique du nord et les économies subsahariennes.
Il cite le Ministère de l’économie et des finances selon lequel, le commerce entre le Maroc et le reste de l’Afrique a connu une hausse de 13% durant la période 2003-2013 pour atteindre 36 milliards de dh (3.92 milliards d’euros), soit 6.4% du total du commerce en 2013.
L’OBG aborde également inaperçu la politique de régionalisation qu’entend mener le Maroc qui a réduit de 16 à 12 les régions dans le pays, ce qui permettra de faciliter l’accès de la région aux ressources financières, notamment.
Selon le rapport de l’OBG, cette nouvelle dynamique insufflée aux provinces du sud sur les plans social et des infrastructures, est l’œuvre du Roi Mohammed VI et de son engagement à faire en sorte que les régions les moins peuplées du sud puissent bénéficier des mêmes améliorations et avantages économiques que ceux dont ont bénéficié les régions du centre et du nord durant la dernière décennie.
En dépit de leur position lointaine, les provinces du sud ont bénéficié des ressources naturelles, souligne l’OBG qui rappelle l’abondance de poisson et des produits de pèche dans la région, et qui constituent une source de revenu importante, de même que l’agriculture et les réserves minières.
Citant toujours le CESE, le rapport souligne que le PIB des trois régions du sud a atteint 33,2 milliards de dh en 2010, l’équivalent de près de 4,3% de la richesse annuelle du pays.
Le secteur de la pêche, à lui seul, emploie 74.000 personnes, ce qui fait de lui le plus important pourvoyeur d’emplois dans les provinces du sud et contribue à hauteur de 50% des exportations régionales générant ainsi 1,9 milliards de dh, dont 73% vont à la population locale.
Il en est de même de l’agriculture qui connait une importante activité et qui représente 7% du PIB des provinces du sud, selon le CESE qui précise qu’entre 75.000 et 100.000 personnes en dépendent.
Outre les phosphates et les mines qui constituent également des sources de richesse dans ces provinces, le rapport de l’OBG s’intéresse à l’énergie renouvelable qui place la région a l’avant-garde en matière d’investissement. A cet égard, le CESE souligne que les investissements privés dans les provinces du sud sont le fruit d’opérateurs locaux avec d’autres investisseurs du royaume représentant 30 à 35 % de l’activité totale, et le reste étant constitué d’investisseurs étrangers,10 à 15%.
L’OBG fait par ailleurs état de l’amélioration de l’infrastructure routière, portuaire et aéroportuaire notamment à Dakhla, en plus du développement de l’énergie solaire dans le sud du pays, autant de projets qui font que les provinces du sud connaissent désormais un développement sans précèdent, estime le rapport.