L’Union européenne vient de revoir sa politique de voisinage. Elle vise des partenariats plus forts pour un voisinage plus fort et plus sécurisé.
Dévoilée par la Commission européenne et la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, cette stratégie a été réexaminée et revue tenant compte des derniers événements et des conclusions réalisées à travers des consultations élargies avec les États membres, les pays partenaires, les organisations internationales, les partenaires sociaux, la société civile et les universités, précise l’UE, dans un communiqué rendu public.
De nouvelles priorités ont été annoncées ainsi qu’un assouplissement des procédures financières et des méthodes de travail pour réagir plus rapidement et efficacement.
Les responsables de l’UE en charge de cette politique, devront, dans les mois à venir, entamer des discutions avec les États membres et les pays partenaires, de manière à définir d’un commun accord de nouvelles priorités et la forme à donner aux futures relations, apprend-on auprès de l’UE.
Stabilisation et sécurité
La révision de cette politique vise à aller de l’avant, dans un monde où la menace terroriste augmente, pour bâtir un monde plus sécurisé et faire face aux défis intérieurs et extérieurs qui ne cesse de se multiplier.
«Il est important pour l’Union européenne de renforcer son partenariat avec ses voisins», a souligné la haute représentante/vice-présidente, Federica Mogherini, citant les attaques terroristes perpétrées vendredi à Paris, mais aussi les récents attentats qui ont endeuillé le Liban, l’Égypte, la Turquie et l’Iraq.
«Nous faisons face à des menaces de nature planétaire qui demandent à être combattues par une communauté internationale unie», explique-t-elle.
La nouvelle politique fera de la stabilisation la première priorité politique de ce mandat, tout en s’efforçant de prendre en compte la conception qu’a chaque pays de la nature et de la portée de son partenariat avec l’UE.
L’UE propose de recentrer les relations avec ses voisins afin de prendre en compte les priorités politiques considérées par les deux parties comme le socle du partenariat.
Elle vise également à impliquer plus intensément les États membres dans la définition et la mise en œuvre des politiques dans les pays du voisinage.
L’emploi et la qualification des jeunes en tête des priorités
Le commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement, Johannes Hahn, quant à lui, a déclaré : «notre défi le plus urgent est la stabilisation de notre voisinage.
Les conflits, le terrorisme et la radicalisation nous menacent tous, mais la pauvreté, la corruption et la mauvaise gouvernance sont aussi des sources d’insécurité».Et d’ajouter : « C’est pourquoi nous recentrerons nos relations avec nos partenaires, si besoin est, autour de nos intérêts communs véritablement partagés.
Le développement économique, en particulier, sera déterminant, l’accent devant avant tout être mis sur l’emploi et les qualifications des jeunes,» a ajouté le commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement, M. Johannes Hahn.
Concrètement, la nouvelle politique de voisinage veut soutenir un développement économique et social inclusif à travers la création de perspectives d’emplois pour les jeunes.
Une autre mesure clés, de cette politique, consiste à intensifier le travail avec les pays partenaires dans le secteur de la sécurité, essentiellement dans les domaines de la prévention des conflits et des politiques de lutte contre le terrorisme et la radicalisation, souligne le communiqué de presse.
L’avènement d’une mobilité sûre et légale, d’une part, et la lutte contre les migrations clandestines, la traite et le passage illicite d’êtres humains, d’autre part, constituent aussi des priorités, sans oublier la collaboration avec les partenaires en matière de sécurité énergétique et d’action sur le climat, précise l’UE.
De nouvelles méthodes de travail
La nouvelle vision de la politique de voisinage prévoit, aussi, de nouvelles méthodes de travail, en l’occurrence la suppression du traditionnel «paquet» annuel de rapports par pays. Les rapports seront désormais mieux adaptés à la nature de chaque relation et au calendrier de travail y afférent.
Le déploiement plus souplement des ressources financières disponibles, n’est pas en reste, et ce de manière à permettre à l’UE de réagir plus rapidement aux nouveaux défis posés à son voisinage. Il est prévu de s’engager davantage auprès de la société civile, des partenaires sociaux et de la jeunesse.
Sur le plan régional, le partenariat oriental sera encore consolidé, promet l’UE, conformément aux engagements pris au sommet de Riga, en 2015.
A ce titre, les responsables européens misent sur l’apport de l’Union pour la Méditerranée pour jouer un rôle plus grand dans le soutien apporté à la coopération entre voisins du Sud.
La nouvelle politique s’efforcera aussi d’associer d’autres acteurs régionaux, au-delà du voisinage, le cas échéant, en relevant des défis nationaux.