Il s’agit avant tout d’une entreprise d’intériorisation de certaines normes collectives relatives aux droits de l’homme dans les processus d’alphabétisation. Une démarche soutenue par l’Unicef en faveur d’institutions nationales.
Une convention tripartite entre le ministère d’État chargé des droits de l’homme et des relations avec le Parlement, l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme (Anlca) et l’’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a été paraphée, le 16 octobre. Elle permettra d’enrichir l’offre éducative en matière de droits de l’homme, de la citoyenneté démocratique et de la participation et au développement des compétences. Ainsi, cette convention, partie intégrante du Plan d’action nationale en matière de démocratie et des droits de l’homme, met essentiellement l’accent sur les droits et les responsabilités, et sur la participation active, en relation avec les aspects civiques, sociaux, et culturels de la société, et s’intéresse également à l’éventail plus large des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
«L’ancrage et la consolidation de la dimension des droits de l’Homme dans les programmes d’alphabétisation aura un impact positif sur l’apprentissage des bénéficiaires à travers l’adoption des mécanismes qui leur permettront une meilleure insertion au sein de la société», a souligné Abdessamih Mahmoud, directeur de l’ANLCA, indiquant que l’éthique des droits de l’homme et ses valeurs fondatrices intégrées dans les programmes d’alphabétisation entrent dans le cadre des recommandations ressorties des Assises nationales de l’alphabétisation, tenues les 13 et 14 octobre 2017.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère d’État chargé des Droits de l’Homme et des relations avec le Parlement, Abdelkarim Boujradi, a déclaré que le paysage de l’alphabétisation s’est transformé en profondeur, affirmant que, malgré les difficultés, les initiatives de la société civile s’entrelacent avec les politiques publiques.
De son côté, la directrice et représentante de l’Unesco pour le Maghreb, Golda El Khoury, a salué le progrès du champ de l’alphabétisation au Maroc et les efforts des pouvoirs publics pour coordonner les politiques en ce domaine. Elle a également rappelé que l’Unesco a fondé «l’Institut de l’Unesco pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL)» pour faire de l’alphabétisation un champ d’investissement spécifique.
«Cette institution est la seule unité organisationnelle de l’ONU dotée d’un mandat mondial pour l’apprentissage tout au long de la vie. Ceci, en adoptant une approche globale et intégrée, intersectorielle et transsectorielle de l’apprentissage tout au long de la vie comme principe directeur de l’éducation du 21e siècle. L’UIL focalise sur l’éducation des adultes, la formation continue, l’alphabétisation et l’éducation de base non formelle. Ses actions portent en particulier sur une plus grande égalité face à l’éducation pour les groupes défavorisés et dans les pays les plus affectés par la pauvreté et les conflits», a souligné Golda El Khoury, ajoutant que l’Unesco peaufine actuellement sa stratégie pour l’alphabétisation des jeunes et des adultes à l’horizon 2020 -2025.
En outre, le séminaire a acté la mise en place d’un Centre de ressources et d’expertise pour l’alphabétisation, intitulé «Projet CREA». Ce projet apporte un appui technique à l’ANLCA dans ses efforts d’adopter une conception plus élargie de l’alphabétisation. Cette dernière englobe l’accès aux connaissances scientifiques et techniques, à des notions de droit, aux moyens d’apprécier la culture, de progresser dans son environnement. «L’année 2019 a connu le lancement du Centre des ressources et d’expertise pour l’alphabétisation. Il s’agit d’une plateforme virtuelle qui vise la mise à la disposition de l’ensemble des ressources et des expertises déjà développées ou qui le seront plus tard au profit de tous les acteurs œuvrant dans le domaine de l’alphabétisation. Ce centre jouera ainsi un rôle primordial dans la stratégie de l’ANLCA en termes de capitalisation des ressources existantes, de renforcement des compétences, de qualification et de professionnalisation des acteurs de lutte contre l’analphabétisme. Il apportera également l’appui technique nécessaire pour l’accompagnement des actions et initiatives aussi bien au niveau régional qu’au niveau national», a expliqué le directeur l’ANLCA.
«Outre la centralisation de l’information relative aux programmes et à l’expertise existants en matière de lutte contre l’analphabétisme, CREA permet de diffuser l’information pertinente répondant aux besoins de la population cible au grand public, de répondre aux besoins des acteurs œuvrant dans le domaine à travers des formations destinées à renforcer leurs capacités, et de permettre aux utilisateurs de partager des informations selon les habilitations accordées», a ajouté la représentante de l’Unesco pour le Maghreb.






