La création de l’Union des agronomes africains a été annoncée hier à Charm el-Cheikh. Il s’agit d’une instance régionale qui pour objectif de renforcer la coopération et le partenariat entre les Etats africains dans les domaines du développement agricole et durable.
De nombreuses grandes questions relatives à l’agriculture et au développement rural de l’Afrique ne pourront être réglées que grâce à la coopération régionale. D’où l’intérêt de la création de l’Union des agronomes africains.
L’avenir de l’Afrique dépend de l’agriculture. Or l’Afrique ne saurait se développer rapidement si l’agriculture demeure surtout une activité de subsistance. L’Afrique se développe donc sur le tard, d’où vient la nécessité de promouvoir l’intégration régionale et l’innovation et de renforcer les capacités institutionnelles des pays africains.
Bien que l’Afrique soit sur la voie du développement et que les opportunités qui s’offrent à l’agriculture soient nombreuses, de graves menaces continuent de peser sur ce secteur. Il s’agit notamment de la plus grande variabilité du climat. Dans plusieurs pays africains, la coopération entre les institutions agissant dans le domaine de l’agriculture et du développement rural n’est ni efficiente ni efficace. Ainsi, l’ensemble des pays africains doivent pourtant conjuguer leurs efforts afin de mettre en œuvre de nouveaux programmes agricoles et systèmes d’appui. Pour qu’ils soient efficaces, une collaboration efficiente entre les agronomes africains est un must.
Par ailleurs, la dégradation de l’environnement causée par l’augmentation des populations rurales et une pression accrue sur les ressources foncières et hydriques est bien réelle et risque de s’aggraver. L’érosion, la dégradation des sols, la désertification, la salinisation, la déforestation, la diminution de la biodiversité, l’assèchement des réserves d’eau souterraine ou encore la pollution des cours d’eau en sont quelques exemples. Le développement de la recherche agricole pour le développement de l’agriculture durable doit ainsi figurer parmi les objectifs principaux de l’Union des agronomes africains. Cette instance régionale doit également trouver des solutions pour rénover les méthodes de la recherche agricole, avec des approches plus intégratives et participatives. Elle doit également participer à la définition de politiques publiques africaines agricoles plus adaptées. Dans ce contexte, les recherches agricoles qui seront menées par l’Union des agronomes africains doivent fournir, d’une part des éléments objectifs alimentant les décideurs politiques afin de répondre aux défis abordés plus haut, et d’autre part travailler sur des techniques et des modèles adaptés aux besoins des groupes cibles, en particulier les petits agriculteurs africains.
En outre, l’Union se veut une plateforme pour l’échange de vues à l’effet de promouvoir le rôle et la complémentarité des agronomes dans la réalisation du développement agricole durable des peuples africains. Elle vise, également, à favoriser la coordination et la complémentarité entre les Etats africains pour relever les défis auxquels fait face le continent et qui sont notamment liés aux changements climatiques, à la biodiversité, à la sécheresse et à la raréfaction des ressources hydriques. L’Union des agronomes africains, qui siègera au Caire, œuvrera aussi pour contribuer à la réalisation des Objectifs du développement durable en matière d’agriculture et des secteurs connexes.
A noter que lors du Congrès constitutif de l’Union, le doyen des agronomes égyptiens Sayed Khalifa a été élu secrétaire général. La prochaine assemblée se tiendra au Maroc pour élire les autres instances et boucler la composition de l’Union. Le Maroc a été représenté au Congrès constitutif de l’Union par Abdesslam Debbagh, secrétaire général de l’Association des agronomes marocains.






