Lors de sa dernière sortie médiatique, le professeur universitaire Maati Monjib, connu pour ses idées controversées, a déclaré que Taoufik Bouachrine était torturé en prison et ce, parce qu’il sert sa sentence en isolement solitaire, où il lui est même interdit de discuter avec les gardes.
Les propos de Maati Monjib lui ont valu une vague de moqueries sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes et chroniqueurs ont demandé à l’académicien et professeur universitaire de revoir l’article premier de la Convention mondiale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants avant de parler de torture. Citant également l’article 1-231 du Code pénal marocain qui précise également que « Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles. », les internautes ont tenu à éclaircir ses amalgames.
Ainsi, plusieurs abonnés de Facebook indignées par les allégations de Monjib, l’ont appelé à affiner et revoir ses connaissances en matière de droit, puisque de telles accusations ne portent pas seulement préjudice à sa propre personne, mais peuvent aussi avoir des répercussions néfastes sur la situation de Bouachrine.
Encore plus, le comité de défense de Bouachrine lui-même a estimé que ces sorties médiatiques de Maati Monjib n’avaient aucune valeur ni juridiquement ni sur le plan réel. En effet, la situation d’emprisonnement dans laquelle se trouve Bouachrine aujourd’hui résulte de sanctions légitimes et a été prononcée par la Cour pénale qui fait partie de l’organisation juridique du Royaume, et donc, toute souffrance y inhérent ne compte pas comme torture.
Le Comité de défense des victimes de Bouachrine, par la voix de Me Mohamed El Houssaini Kerrot a également précisé que les chefs d’inculpation de Bouachrine figurent parmi la liste des sanctions pénales.
Il ajoute que tout ce que pourrait ressentir l’accusé en solitude ou de problèmes de conscience, n’est pas considéré comme de la torture, mais simplement comme des répercussions de sa sanction, qui est l’isolement.
Me Kerrot a également ajouté qu’il était particulièrement surpris de plusieurs propos avancés par Maati Monjib sur sa page Facebook. Il parle notamment de sa surprise lorsque Monjib avait commenté l’avis consultatif du Groupe de Travail sur les Détentions Arbitraires (GTDA) de l’ONU autour des conditions de détentions de Bouachrine, ajoutant qu’il était « encore plus surpris, quand il a ignoré le deuxième avis consultatif en faveur des plaignantes ».
Dans cet avis consultatif, rappelons le, le GTDA exprime sa compassion envers la cause des victimes et rappelle que son avis consultatif n’est pas une décriminalisation de Bouachrine. Aucune instance onusienne n’avait avant aujourd’hui, répondu dans un communiqué public aux victimes d’aucune cause de quelque sorte qu’elle soit.