Le média libanais Madaniya Info relate que peu avant la prise de fonction à la tête de l’Etat français par Emmanuel Macron, l’Elysée avait jugé le pays comme une puissance d’équilibre. Madaniya Info, déclare que la formule est l’équivalente de celle proférée par Hubert Védrine, quelques temps auparavant qualifiant la France de « puissance moyenne d’influence mondiale». Des formulations politiques pour dire que l’Hexagone a perdu son rang de grande puissance. Il est désormais au même niveau que son ancienne alliée et désormais rivale, la Turquie.
L’auteur de l’article déplore sa perte de vitesse en raison notamment de la politique étrangère de la France. Il la résume dans la formule du journaliste anglais Christopher Caldwell qui a écrit dans la très renommée revue London Review of Books que « sa prédilection pour les zones pétrolifères stratégiques de l’humanitarisme transfrontière asservit les intérêts de la politique étrangère française à ceux des États-Unis et que l’humanitarisme militarisé du transfuge sarkozyste n’est qu’une forme de néo conservatisme larvé».
Ainsi, à la suite de Sarkosy et de Hollande, Macron aura choisi ses combats selon des considérations topographiques et géologiques des sous-sols : le Darfour et non l’enclave palestinienne de Gaza, l’Arabie saoudite wahhabiste ( ainsi que les Emirats arabes unis) et non le Yemen. Même la Lybie et le Liban en feront les frais ; le Mali et la Syrie, seront sacrifiés, commente Madaniya info.
En résumé, la politique humanitaire empathique, traditionnelle de la France a fait place à un atlantisme « exacerbé », enterrant avec Macron la force diplomatique d’antan du pays.
Le coup de grâce lui sera asséné par ses « deux meilleurs alliés occidentaux, les États Unis et le Royaume Uni, qui l’écartent en éjectant sans ménagement la France du marché des sous-marins pourtant conclus avec l’Australie ». Le pays se trouve ainsi marginalisé de l’Afrique du Moyen-Orient et de l’espace indo-pacifique.
Le média conclut en citant l’historien et philosophe Marcel Gauchet qui a « estimé le 12 janvier 2022, à moins de cent jours de l’élection présidentielle que le quinquennat d’Emmanuel Macron est un échec . Selon lui, la France en est au même point qu’en 2017 , et le chef de l’État aura du mal à rejouer la carte de la grande ambition pour 2022 ».