Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a vivement critiqué la gestion par le gouvernement du chantier de la généralisation de la couverture sanitaire universelle. Selon lui, ce dispositif «profite principalement au secteur privé et aux cliniques privées au détriment des établissements publics de santé.»
Lors de son intervention dimanche 22 décembre devant les membres de son parti, M. Benabdallah a affirmé que le gouvernement a orienté la couverture sanitaire universelle au service du secteur privé, ce qui a entraîné un transfert significatif de fonds publics vers les cliniques privées.
Déséquilibre flagrant
«Ce choix stratégique a revitalisé le secteur privé au détriment des hôpitaux publics», a-t-il déclaré, ajoutant que pas moins de 365 cliniques privées sont actuellement en cours de construction. Pour M. Benabdallah, cela illustre «un déséquilibre flagrant où les intérêts du privé prévalent sur les besoins des citoyens en matière de services de santé publics.»
Appuyant son propos sur le dernier rapport annuel de la Cour des comptes, le chef du PPS a souligné que 74 % des dépenses facturées dans le cadre du programme d’assurance maladie obligatoire (AMO) profitent au secteur privé.
Selon le rapport, publié récemment, les données du ministère délégué auprès du ministre des finances chargé du budget révèlent que le total des dépenses liées à l’AMO, entre décembre 2022 et juillet 2024, s’élève à 11,037 milliards de dirhams. Hors les montants alloués aux centres de soins primaires relevant du ministère de la santé, les dépenses de traitement facturées par les prestataires privés représentent 74 % du total, contre seulement 26 % pour les hôpitaux publics.
M. Benabdallah a mis en garde contre les répercussions sociales et économiques de cette orientation actuelle, qu’il qualifie de «déséquilibrée et contraire aux principes d’égalité d’accès aux soins.» Le PPS appelle à «une révision des priorités gouvernementales pour renforcer les capacités du secteur public de la santé et garantir un service accessible à tous.»