Le Maroc a mis en place un confinement obligatoire depuis le 19 mars, prolongé deux fois. La question de la propagation, de l’extension des mesures sanitaires est encore, à l’heure qu’il est, vivement controversée.
La rumeur enfle, se propage comme une traînée de poudre. La population, séquestrée, n’en peut plus. Le Maroc va-t-il prolonger au-delà du 10 juin l’état d’urgence sanitaire et le confinement ? La question reste entière, et irritante. Et comme pour ajouter le grotesque à l’odieux, le gouvernement islamiste ne communique pas. A la honte de ce temps, les Marocains subissent une quarantaine dont les rigueurs pèsent sur le moral de manière inexorable. Le gouvernement écoutait ceux qui disaient que la Covid-19 ne paraissait pas devoir s’éteindre de longtemps, à cause du progrès qu’elle y avait fait et parce qu’on ne voyait aucun moyen de soigner des milliers de gens.
Désormais, l’épidémie s’est limitée à quelques centaines de cas, sauf que d’après les dernières informations, la redoutable séquestration imposée à la population devrait être prolongée. Quarantaine générale pour tous, acte III. Le nombre de cas officiellement déclarés au Maroc est de 8.071 vendredi, dont 208 décès et 7268 rémissions.
On voit se prononcer deux opinions diamétralement opposées : pour les uns l’état sanitaire antérieur de la population reste incertain, et qu’il faut entraver définitivement le développement de l’épidémie. Pour les autres, il existait depuis quelques semaines des indices d’ une modification notable de la constitution médicale générale ; l’évolution des contaminations avait pris une fréquence inaccoutumée ; on n ‘eût rien gagné à imposer la moindre nouvelle épreuve quarantainaire à la population ; mieux eût valu s’occuper d ‘améliorer les conditions hygiéniques générales. Ces dissentiments, entre les partisans du statu-quo et les partisans du retour progressif à la normale, sont exacerbés par le silence du gouvernement islamiste, qui ne propose aucun plan sérieux pour l’après-déconfinement.
L’exécutif, au lieu d’imprimer plus d’activité aux travaux destinés à relancer la vie sociale et économique, d’aller attaquer le mal à sa racine pour le détruire à tout jamais et d’insister pour obtenir la suppression des pratiques et des coutumes qui ne peuvent qu’entretenir l’insalubrité, se mure dans le silence, un silence coupable, un silence injustifié.
La situation est fort améliorée en ce qui concerne l’hygiène intérieure du Maroc, elle s’améliore chaque jour davantage, et c’est un grand point; mais une nouvelle question se pose maintenant : comment gérer l’après-coronavirus ? C’est une des plus sérieuses difficultés que le gouvernement du PJD élude pour le moment. Au lieu d’examiner ce qui a été fait pour résoudre cette question et dans quelle mesure on y a réussi ou plutôt on peut espérer d’y réussir, les milieux économiques exhortent à une reprise des activités, alors que la crise sanitaire a mis à l’arrêt quelque 132.000 entreprises, soit environ 60 % du secteur formel.
34 millions d’habitants, dont 950.000 salariés ainsi que 4,3 millions de familles privées de revenus tirés du secteur informel ou d’emplois précaires font face non seulement à un avenir insaisissable mais à l’incompétence d’un gouvernement, qui ne communique pas.
Au lieu de préparer le fonctionnement des institutions sanitaires recommandées et de reconnaître que le système des quarantaines présente des complications et des difficultés qui le rendent inefficace, insoutenable et inexcusable dans les circonstances actuelles, les islamistes du PJD, qui navigue à vue, préfère s’en prendre à la liberté de la population au lieu de celle des agents de la propagation épidémique.






