Le groupe du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) à la Chambre des représentants a demandé la convocation de la Commission des secteurs productifs pour examiner le bilan réel du programme de lutte contre les effets de la sécheresse, mis en œuvre lors des deux dernières campagnes agricoles. Mobilisant une enveloppe de 20 milliards de dirhams, ce programme semble n’avoir produit aucun résultat tangible sur le marché national où les prix des produits agricoles continuent de s’envoler.
Dans sa requête, le groupe de Nabil Benabdellah appelle à la présence du ministre de l’agriculture Ahmed El Bouari et du président du conseil d’administration du Crédit Agricole du Maroc, notamment vérifier si les fonds publics levés dans le cadre de ce programme ont été alloués à la préservation de la sécurité alimentaire nationale, ou s’ils ont principalement servi les productions destinées à l’exportation.
Cette réunion devrait également permettre de mesurer les effets de ce programme sur les prix des denrées alimentaires, d’analyser les sources de financement et les modalités de répartition du budget, tout en examinant l’état d’avancement des projets d’élargissement de l’assurance agricole contre la sécheresse et les aléas climatiques. Une attention particulière sera portée à la gouvernance des subventions, aux mécanismes de distribution des aides publiques et à leur capacité à atteindre les petits agriculteurs, souvent les plus vulnérables.
Le programme en question avait pour dessein de soutenir les filières de production, de préserver les ressources animales et végétales, de gérer la rareté de l’eau, de réduire les charges financières des agriculteurs et des professionnels et de développer une assurance agricole adaptée aux risques climatiques. Il aspirait également à garantir l’approvisionnement du marché national en blé et en aliments pour bétail.
Cette demande survient dans un contexte de vives critiques adressées au gouvernement de Aziz Akhannouch lors de la dernière séance de questions orales au Parlement. Les députés ont condamné la flambée persistante des prix de nombreux produits agricoles, notamment les légumes, la viande rouge, la volaille et le poisson. Malgré l’ampleur des fonds publics alloués, aucune amélioration significative n’a été constatée pour alléger le fardeau pesant sur les citoyens. Les élus ont également dénoncé l’enrichissement de certains “profiteurs de crise” et autres spéculateurs, identifiés comme les principaux bénéficiaires de ces ressources publiques.