L’ex-directeur du quotidien Akhbar Al-Youm condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour «abus de pouvoir à des fins sexuelles», «viol et tentative de viol » bénéficie de tous ses droits, contrairement à ses victimes, affirme Mohammed Hassouni Kerrout, avocat et membre du comité de défense des victimes de Toufik Bouachrine. Ce dernier était également poursuivi pour traite d’êtres humains.
Le comité de défense des victimes de Toufik Bouachrine a organisé, le 31 octobre, une conférence de presse qui s’est attardée sur la situation des femmes abusées par l’ancien journaliste. Les constats se sont révélés sans ambiguïté : les victimes n’ont bénéficié d’aucun soutien psychologique, leurs droits à réparation sont dérisoires et aucune approche d’aide ne leur a été proposée. L’avocat se désole du peu de résonance que la situation des plaignantes rencontre et appelle à des actions en leur faveur.
Alors que les femmes agressées n’ont obtenu aucune prise en charge de leur vécu traumatique et sont dans un véritable état de détresse psychologique, Toufik Bouachrine, lui, a eu droit à 36 examens médicaux tout au long de son procès. M. Kerrout a fait observer que la traite des êtres humains constitue une grave violation de la dignité humaine.
La cour d’appel de Casablanca l’a à nouveau jugé coupable vendredi, après sept heures de délibéré, au terme du procès qui s’était ouvert en avril dernier. Sa peine de prison a été assortie d’un total de 2,5 millions de dirhams (250.000 euros) d’indemnités pour les huit plaignantes. Il pointe du doigt l’existence d’une immense manoeuvre tentée par Toufik Bouachrine consistant à stipendier quelques victimes pour circonvenir la vérité et enterrer les circonstances réelles de l’affaire.
Le 26 octobre, la cour d’appel de Casablanca a alourdi la peine de Taoufik Bouachrine en le condamnant à 15 ans de réclusion criminelle. Le 10 novembre, il a été condamné en première instance à douze ans de prison ferme pour des violences sexuelles. Le tribunal l’a reconnu coupable de tous les chefs d’accusation retenus contre lui et a accordé aux victimes des indemnisations allant de 100.000 à 500.000 dirhams. La partie civile a estimé que «les indemnisations sont insuffisantes eu égard l’ampleur des préjudices» et avait décidé de faire appel.
Sa peine de prison, cette fois, a été assortie d’un total de 2,5 millions de dirhams d’indemnités pour les huit plaignantes. Début octobre, le représentant du parquet, Mohamed Messaoudi, avait réclamé l’alourdissement de la peine de Toufik Bouachrine à 20 ans de prison sans sursis assortis d’une amende d’un million de dirhams.






