Les Maliens sont appelés à élire leurs députés, ce dimanche 28 mars, lors de législatives, dans un contexte difficile, marqué par la persistance des violences, la propagation du coronavirus, qui a fait une victime samedi soir.
Les électeurs doivent renouveler les 147 sièges du Parlement en deux tours, aujourd’hui, dimanche 28 et le 19 avril prochain, jusqu’à 18h. Le mandat du président Ibrahim Boubacar Keïta, censé s’achever fin 2018 a duré en raison de la dégradation de la sécurité et des querelles politiques qui ont repoussé les élections législatives à maintes reprises.
Le scrutin pourra-t-il se tenir partout dans le pays, au moment où une grande partie du territoire est en proie à des violences pratiquement quotidiennes ? Les attaques jihadistes, les violences intercommunautaires, le brigandage et les trafics persistent, malgré la présence de forces françaises, régionales et de l’ONU, relève l’AFP.
Le leader de l’opposition, Soumaïla Cissé, a été enlevé le 25 mars par des « inconnus armés » alors qu’il faisait campagne dans son fief électoral de Niafounké. Il serait « vraisemblablement » aux mains de jihadistes se revendiquant du prédicateur peul Amadou Koufa, qui dirige l’une des branches de la principale alliance jihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaïda, selon un élu du centre du pays et une source sécuritaire, cités par l’AFP. Son parti appelle à une « participation massive », afin de sortir « encore plus grandi de cette épreuve », alors que plusieurs autres formations d’opposition souhaitaient un report de l’élection, selon la même source.
Au risque sécuritaire s’ajoute celui du coronavirus. Les chiffres officiels recensent 18 cas. À Bamako, du moins, du gel désinfectant, du savon et des masques ont été distribués en prévision du scrutin et en province des kits pour se laver les mains ont été achetés sur place, selon les autorités.