Des centaines de Maliens en colère ont manifesté mercredi après-midi à Bamako pour réclamer la vérité sur le lourd revers infligé en début de semaine à l’armée par les djihadistes dans le centre du pays en guerre.
Plusieurs Maliens se sont rassemblés devant un camp de parachutistes pour exprimer leur exaspération après la mort d’au moins 25 soldats dans des combats avec les djihadistes lundi et mardi.
Une soixantaine d’autres soldats avaient été portés disparus après ce qui constitue le coup le plus dur essuyé par les forces maliennes depuis mars. Les opérations de « ratissage » de la zone, « qui se poursuivent », ont permis à 11 d’entre eux de regagner leur base, a indiqué dans la soirée l’armée malienne.
« Nous sommes sortis parce que le gouvernement ne dit pas la vérité sur le nombre des morts », a déclaré une manifestante. « Nous exigeons que le nombre exact des morts soit communiqué », a-t-elle ajouté en larmes, répercutant les doutes circulant sur la réalité du bilan gouvernemental.
« Depuis le 23 septembre nos papas attendaient du renfort alors qu’ils savaient qu’ils seraient attaqués », a dit un jeune manifestant. « Nous voulons la vérité et nous demandons aux autorités de nous dire qui est mort, qui est vivant », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a encore déploré la lenteur des réformes politiques et sécuritaires au Mali dans un rapport trimestriel remis cette semaine au Conseil de sécurité et rédigé avant les événements de lundi et mardi.
A noter que ces hostilités sont une nouvelle illustration de la dégradation continue de la situation dans le pays en proie depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et djihadistes et aux violences interethniques meurtrières.