Jared Kushner n’a rien dit de ses intentions sur le volet politique, mais des responsables américains informés indiquent que le gendre de Donald Trump a renoncé à la solution à deux États, qui prévoit la création d’un État palestinien indépendant en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza, rapporte le site de France 24.
Pour les opposants à ce projet d’accord, l’objectif du plan de l’administration Trump est l’abandon des droits nationaux historiques des Palestiniens, tels que reconnus par l’ONU, en échange de grosses sommes d’argent. Ce que rejettent les Palestiniens.
« L’argent est important. L’économie est importante, mais la politique l’est plus encore », a déclaré dimanche Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. « Nous saluons tous ceux qui souhaitent nous aider, que ce soit à Manama ou ailleurs. Mais, pour le moment, nous rejetons l’accord du siècle », reprenant un brin moqueur, les termes utilisées par Donald Trump.
« Qu’est-ce que les Américains proposent d’original ? Cinquante ou soixante milliards de dollars ? Nous sommes habitués à ce genre de bêtises. Ne nous mentons pas les uns aux autres. Nous verrons bien si quelqu’un vit assez longtemps pour voir venir ces 50 ou 60 milliards de dollars », a ajouté Abbas, selon la même source.
Il semblerait que dans cet accord, Jared Kushner propose que plus de la moitié des 50 milliards de dollars attendus soient investis dans les territoires palestiniens, et le reste dans la région – en Égypte, au Liban et en Jordanie. Il souhaiterait, d’après les sources informées suscitées, que les pétromonarchies du Golfe ou des investisseurs privés financent l’essentiel de la facture.
Les analystes arabes, selon la même source, estiment que le projet Kushner vise à acheter le silence des opposants à l’occupation des territoires en payant des milliards de dollars aux pays hébergeant la plupart des réfugiés palestiniens – Syrie, Jordanie, Liban -, dont le nombre est évalué à environ 5 millions.
La rue arabe s’est largement solidarisée avec la position de l’Autorité palestinienne notamment à Rabat, ainsi que nous l’évoquions hier dans notre dossier barlamane.com/fr et à Manama où des milliers de manifestants ont dénoncé un « sommet de la honte », ainsi qu’en Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis, Koweit, Soudan, Egypte.
Le Maroc a prévenu que sa position constante reste inchangée et en faveur d’une solution de deux Etats, vivant côte à côte dans la paix et la stabilité, garantissant l’instauration d’un Etat palestinien indépendant, souverain et viable, dans les frontières du 4 juin 1967, ayant Jérusalem Est comme capitale.