En Russie, depuis le 14 juillet, le gouvernement fait face à une forte mobilisation liée à l’exclusion de candidats d’opposition aux élections du Parlement de Moscou. Ce week-end, de nombreuses arrestations ont eu lieu suite à des accrochages entre l’armée et les manifestants.
Face à la contestation liée à l’exclusion des candidats d’opposition aux élections du Parlement de Moscou, le pouvoir en Russie réagit avec des gaz lacrymogènes arrête plusieurs manifestants. Mais, depuis le 14 juillet, cela ne décourage pas les contestataires.
Samedi 27 juillet, en guise de protestation contre l’expulsion de leurs candidats, plus de 20.000 personnes se sont rassemblées devant la mairie de Moscou, à l’appel de l’opposition. 1.400 d’entre elles seront arrêtées par les forces de l’ordre, selon OVD-Info, une ONG spécialisée dans le suivi des manifestations.
Selon l’ONG, il s’agit «du plus grand nombre d’interpellations depuis le mouvement de protestation de 2012 contre le retour au Kremlin de Vladimir Poutine». Pour le directeur de l’Observatoire franco-russe Arnaud Dubien, la contestation est peu importante malgré une mobilisation de 20.000 personnes, car dans cette même capitale – où ont lieu les manifestations –, vivent «140 millions d’habitants». Le directeur note quand même que « les messages d’alertes se succèdent, y compris en province».
En effet, la tournure des événements ne semble pas avoir été anticipée par le pouvoir russe, tant les enjeux du scrutin du 8 septembre sont mineurs. Mais la mobilisation s’est nourrie de la campagne de répression qui a visé les opposants dont la candidature avait été rejetée. Ces derniers ont même été la cible de perquisitions et de convocation par la police.
Dans le contexte actuel, beaucoup des cadres s’inquiètent d’une perte de contrôle de la situation. « Il y aussi la crainte d’apparaître comme faible, car en Russie, faire des concessions, c’est souvent apparaître comme faible. Cette culture politique est dévastatrice pour le pays et cyclique dans l’histoire russe » a estimé Arnaud Dubien.
Le 3 août prochain, un nouveau rassemblement est prévu par les contestataires qui ne désarment pas malgré les multiples arrestations. Les États-Unis et l’Union européenne ont condamné les arrestations, dénonçant l’usage « disproportionné de la force » contre les protestataires.
Les dirigeants russes eux sont convaincus que les manifestants et les opposants sont manipulés par les Occidentaux dans le cadre d’une ‘guerre hybride’ visant à un changement de régime à Moscou ». Ce qu’ils ne sont pas prêts à laisser arriver.