Trente manifestants ont été arrêtés mercredi pour violation de la loi promulguée la veille par Xi Jinping, rassemblement illégal, refus d’obtempérer et possession d’armes.
Au lendemain de l’adoption à l’unanimité par le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire chinoise (ANP) de la loi « sur la sécurité nationale », des manifestants protestaient à Hongkong contre cette nouvelle législation entrée en vigueur mercredi 1er juillet.
La police hongkongaise a fait usage d’un canon à eau pour disperser les petits groupes de manifestants rassemblés, en dépit d’une interdiction, selon des journalistes de l’Agence-France-Presse (AFP). Le camion, équipé d’un canon à eau, a tiré plusieurs rafales d’eau qui était mélangée à une solution de poivre irritant, frappant à différentes reprises des manifestants et des journalistes, parmi lesquels des reporters de l’AFP, qui étaient réunis à Causeway Bay, un quartier très commerçant de la ville.
Trente personnes ont en outre été arrêtées, selon l’agence Reuters reprenant une information des forces de l’ordre, pour violation de la nouvelle législation, rassemblement illégal, refus d’obtempérer et possession d’armes.
Un important dispositif policier a été déployé à travers les rues de Hongkong qui célèbre mercredi 1er juillet le 23e anniversaire de la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine. La marche à laquelle prennent traditionnellement part les Hongkongais à l’occasion de cet événement a été, pour la première fois, interdite par les autorités.
Promulguée mardi par le président chinois Xi Jinping, la nouvelle loi sur la sécurité nationale permet de réprimer quatre types de crimes contre la sécurité de l’Etat à Hongkong : les activités subversives, la sécession, le terrorisme et la collusion avec des forces étrangères.
Un an après le début de manifestations massives de plus en plus ouvertement anti-Pékin, le Parti communiste chinois a donc décidé d’imposer sa loi. Rien n’y a fait : ni les protestations des…, ni les critiques émises par le Royaume-Uni, auprès duquel la Chine s’était engagée à ne pas mette en cause l’autonomie de Hongkong durant cinquante ans, ni les menaces de l’Union européenne, ni même les récentes mesures de Washington.
La loi est accusée par ses détracteurs d’être une tentative d’étouffement de l’opposition à Hongkong. Elle prévoit que la justice chinoise est compétente pour les atteintes «graves» à la sécurité et la prison à vie pour les crimes contre la sécurité nationale. Vingt-sept pays du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Japon, ont condamné cette nouvelle loi, tandis que les Etats-Unis ont menacé la Chine de représailles, promettant de ne pas «rester les bras croisés».