Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi après-midi dans les rues de Marseille en présence du leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon lors d’une « marche des colères » car, des retraites au climat, « tout est lié » pour eux.
Moins d’une semaine après la mobilisation du 1er mai, plusieurs syndicats et partis de gauche ont appelé à ce nouveau rassemblement destiné à demander de « vivre, travailler et vieillir dignement », comme l’indiquait la banderole de tête.
« Aujourd’hui, c’est la manifestation de toutes les colères car tout est lié, la lutte ne peut être que globale », a expliqué Anne-Marie Meynard, 68 ans, ancienne assistante sociale. Par exemple, « si on augmentait le salaire des femmes, on n’aurait pas de problème de financement des retraites », a ajouté la manifestante.
Un autre sur sa pancarte faisait le lien avec le climat: « +2 ans: les vieux boulots. +2 degrés: tout le monde sous l’eau ». Une autre raillait l’actualité du jour, le couronnement de Charles III, en brandissant sur un bout de carton: « Macron, not my king » (Macron n’est pas mon roi, en anglais).
« Nous savons que ces colères se fédèreront », a déclaré Jean-Luc Mélenchon au pied du camion de La France insoumise entouré de députés du département, de l’Hérault et de la députée européenne Marina Mesure.
« Ils peuvent toujours croire qu’ils finiront par en venir à bout par la fatigue et la résignation, ils n’y parviendront pas », a-t-il lancé en évoquant ceux qui gouvernent, ajoutant: « Il y a des villes où on est fatigué, mais pas à Marseille ».
« Il y a tout qui ne va pas, la colère est très élevée », les augmentations de loyers, les charges locatives, les assassinats en bande organisée à Marseille, la réforme des retraites, a énuméré Babette Johsua. « J’ai eu la chance de partir (à la retraite) à 60 ans et depuis la France ne s’est pas effondrée », a-t-elle ironisé.
Sur la situation sécuritaire à Marseille, où les violences sanglantes liées au trafic de drogue ont déjà fait 16 morts depuis le début de l’année selon un décompte de l’AFP, Jean-Luc Mélenchon a estimé que « jamais Marseille ni personne ne s’accoutumera à ce genre de situation ».
Car pour lui, « l’extension du narcotrafic marche main dans la main avec le trafic des armes et des êtres humains » et « c’est dans cette direction qu’il faut déployer la police et la répression, pas sur des motos pour courir après des gens qui manifestent pour demander leur droit à la retraite ».