Marine Le Pen comme Michel Barnier ou Valérie Pécresse ont estimé que la France devait cesser de s’excuser à propos de la guerre d’Algérie.
La droite française considère qu’Emmanuel Macron est allé trop loin lors de l’hommage rendu samedi 16 octobre aux victimes de la sanglante répression policière d’une manifestation d’Algériens, le 17 octobre 1961 à Paris.
«C’en est trop pour ceux qui, à droite, veulent en finir avec ce que Marine Le Pen appelle “ces repentances à répétition”. Celles-ci deviennent “insoutenables”, a estimé la candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle, ”alors que l’Algérie nous insulte tous les jours”» note Le Monde dans son édition de 18 octobre. Jean-Marie Le Pen a dénoncé «la légende des morts de 1961» sur Twitter –, mais d’autres nuancent : «Il n’y a pas eu les centaines de morts dont on a parlé, a dit Éric Zemmour. Les historiens les plus sérieux parlent d’entre trente morts et quarante morts. Je le répète, il y avait eu une cinquantaine de morts de policiers entre 1958 et 1961.» Michel Barnier et Valérie Pécresse, candidats tous deux à la candidature du parti Les Républicains (LR), ont rappelé que la guerre d’Algérie avait fait des victimes des deux côtés » énumère Le Monde.
Le quotidien français énumère les réactions soulevées : «Cette répression sanglante, a déclaré Valérie Pécresse, a été une tragédie. Mais j’aurais aimé que le président de la République associe à la mémoire des victimes de cette manifestation la mémoire des vingt-deux policiers français qui ont perdu la vie dans des attentats du FLN cette même année 1961.» La présidente de la région Île-de-France a prévenu qu’elle ne céderait ni à «une réconciliation à sens unique», ni à «une repentance à sens unique» rapporte Le Monde. «Moi, je ne donnerai pas dans la repentance», a promis en écho Michel Barnier. «On doit cesser de s’excuser en permanence de notre histoire, a expliqué l’ancien commissaire européen. Il y a des ombres et des lumières dans cette histoire, plus de lumières que d’ombres. C’est une grande histoire que celle de la France, et moi, j’en suis fier.» Et, a-t-il ajouté, la France ne peut pas parcourir seule «le long chemin de réconciliation avec l’Algérie». «Pour se réconcilier, il faut être deux», a abondé Mme Pécresse.
«Pour ces figures de la droite, la stratégie diplomatique de M. Macron n’est pas la bonne. Tout comme Xavier Bertrand, lui aussi candidat chez LR. Rappelant que le chef de l’Etat a comparé en 2017 la colonisation de l’Algérie à un crime contre l’humanité, puis dénoncé, quatre ans plus tard, “la rente mémorielle du pouvoir algérien”, il s’est interrogé : “Elle est où la cohérence ?” Si on veut que la France soit respectée, a-t-il estimé, le président de la République ne peut pas dire une chose et se déjuger le lendemain» note Le Monde.