Après la réinstauration de relations diplomatiques en août 2018, entre le Maroc et l’Afrique du Sud, la coopération économique est de mise avec le « Business Dialogue », un rendez-vous de haut niveau, qui s’est tenu le 15 juillet à Casablanca. L’événement a vu la participation d’une importante délégation sud-africaine, afin de discuter de l’importance d’une meilleure intégration économique.
Le thème du business dialogue portait sur « le renforcement des liens économiques » entre les deux pays et « l’intégration économique régionale ». Rétrospective historique : bien que les relations entre le Maroc et l’Afrique du Sud aient été gelées, les relations économiques, elles, ont été maintenues. Bien sûr l’Afrique du Sud n’a jamais été un partenaire économique majeur du Maroc, contrairement aux autres partenaires d’Afrique subsaharienne, avec qui les échanges se font plus denses, mais il semblerait que les deux pays veuillent intensifier leurs relations commerciales.
Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Afrique du Sud ont été gelées il y a 15 ans. En 2004, le gouvernement sud-africain a reconnu la rasd. Face à cette atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc, le Roi a donc rappelé son ambassadeur à Pretoria, d’abord en consultation, ensuite définitivement en 2006.
Les tensions se sont étendues jusqu’en 2017, où l’Afrique du Sud s’était opposée au retour du Maroc à l’Union Africaine (UA), justement de par sa position pro-rasd. L’Afrique du Sud exigeait que le Maroc ne se serve pas de son retour à l’UA pour expulser la rasd.
Quelques mois après, un premier entretien entre le Roi et Jacob Zuma présageait un réchauffement des relations diplomatiques. Néanmoins, la réinstallation au pouvoir de Cyril Ramaphosa a de nouveau crispé les relations entre les deux pays, en prônant ouvertement une politique anti-marocaine autour de son alliance avec la rasd. Pourtant, le Maroc a tenu à ses initiatives de bienveillance.
Le 20 août 2018, le Roi nommait le diplomate marocain Youssef Amrani ambassadeur du Maroc à Pretoria. L’Afrique du Sud a traîné cette nomination 7 mois avant de la valider. Youssef Amrani a donc pris ses fonction au mois de mars dernier. La situation en Afrique du Sud est donc particulièrement irritante pour l’ambassadeur marocain, qui doit faire face aux provocations constantes des autorités prétoriennes, concernant l’entité séparatiste. Cyril Ramaphosa a clairement répété à plusieurs reprises qu’il s’alignait du coté du polisario.
Des relations diplomatiques pour le moins tumultueuses, que les pays se doivent d’améliorer. Le Maroc et l’Afrique du Sud sont deux puissances, situées chacune à l’extrémité du même continent, l’enjeu est donc géo-politique. D’ailleurs, Nasser Bourita avait affirmé, dans une interview accordée à l’hebdomadaire sud-africain « The Sunday Times », qu « au lieu de continuer dans une situation d’impasse, le Maroc et l’Afrique du Sud doivent travailler ensemble pour développer un modèle de coopération interafricaine. », en témoignage de la bonne volonté du Maroc de ne pas laisser les tensions entacher ses relations avec ses voisins, malgré les différends, aussi grands soient-ils.