Le roi Mohammed VI a appelé l’Algérie à ouvrir une nouvelle page, samedi 31 juillet, et à «dépasser les différends» entre les deux voisins. La frontière entre les deux pays est fermée depuis 1994 et la dernière rencontre entre les chefs d’Etat remonte à 2005.
Dans un discours télévisé, le roi Mohammed VI a longuement évoqué les relations entre Rabat et Alger, où il a passé en revue la situation actuelle de ces relations, et les différences et tensions qui doivent être surmontées, et a conclu que le Maroc et l’Algérie sont plus que deux pays voisins pays, ce sont des jumeaux complémentaires.
De ce point de vue, le roi Mohammed VI a renouvelé l’appel sincère à l’Algérie à travailler ensemble, sans conditions préalables, afin de construire des relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage.
Ce qui distingue ce discours, c’est qu’il est honnête dans son contenu et clair dans sa langue, et ne tolère aucune interprétation, car il est direct et découle du cœur, et de la croyance et de la conviction du roi Mohammed VI de la nécessité de clore ce dossier, de régler les relations entre les deux pays, et de se diriger vers l’intégration régionale, qui profite à tous les peuples.
Cette initiative découle de la conviction sincère et ferme du roi Mohammed VI que les relations entre deux pays voisins, comme le Maroc et l’Algérie, doivent être normales, au niveau de leur équilibre historique commun, et répondre aux aspirations des deux peuples à consolider leur unité de religion, de langue et un destin commun.
Le roi Mohammed VI a souligné que l’état actuel de ces relations ne le satisfait pas, qu’il n’est pas dans l’intérêt des deux peuples et qu’il n’est pas accepté par de nombreux pays.
La géographie ne peut pas changer, et l’ouverture des frontières, dit le roi Mohammed VI, est la situation normale entre deux pays voisins, car une relation est incompatible avec un droit naturel et un principe juridique authentique inscrit dans les conventions internationales, dont l’accord fondateur de Marrakech pour l’Union du Maghreb arabe.
Ceci est lié au droit à la libre circulation des personnes et à la circulation des services, des biens et des capitaux entre les pays, notamment les pays du Maghreb arabe, qui ont les qualités pour en faire un espace intégré, dominé par la coopération, la solidarité et la fraternité, et à partir duquel la région oriente ses énergies pour relever les défis communs de sécurité et de développement.
Ce n’est pas la première fois que le roi Mohammed VI aborde cette question. Depuis son accession au trône, il appelle à l’établissement de relations saines et fortes avec les pays de l’Union du Maghreb, notamment avec l’Algérie. Il a appelé explicitement et officiellement à l’ouverture des frontières, en 2008, et l’a confirmé à plusieurs reprises, et à de nombreuses reprises.
Bien que ces appels soient tombés dans l’oreille d’un sourd pour surmonter les différends circonstanciels et résoudre les différends de fond, et malgré les attaques et manœuvres continues et répétées contre les intérêts du Maroc, Sa Majesté le Roi tient à poursuivre la politique de la main tendue , en vue de régler les relations entre les deux pays.
Contrairement à ce qui est promu par certains médias selon lequel l’ouverture des frontières n’apportera que du mal et des problèmes à l’Algérie, Sa Majesté affirme que ce discours ne peut être cru par personne, surtout à l’ère de la communication et des technologies modernes.
Le roi Mohammed VI assure franchement à l’Algérie que le mal et les problèmes ne vous viendront pas du Maroc, ni qu’aucun danger ou menace ne vous en viendra, car ce qui vous touche nous touche, et ce qui vous frappe nous nuit.
Après avoir passé en revue les vrais problèmes auxquels sont confrontés les deux pays, à savoir l’immigration, la contrebande, la drogue et la traite des êtres humains, Sa Majesté a appelé à travailler ensemble pour les combattre, car ils sont notre véritable ennemi commun.
Dans une position noble, s’élevant au-dessus des disputes et des débordements stériles, et malgré les abus et les attaques contre le Maroc, ses institutions et ses symboles, en violation flagrante des normes diplomatiques et de l’éthique professionnelle, le roi Mohammed VI a exprimé ses regrets face aux tensions algéro-marocains.
En conclusion, le roi Mohammed a affirmé que «le Maroc et l’Algérie sont plus que deux pays voisins, ce sont des jumeaux complémentaires». Ce lien organique ne sera pas complet, à moins que les volontés ne s’améliorent, que les thèses du passé soient abandonnées, et que l’orientation vers l’avenir, en toute honnêteté et bonne foi, soit dans l’intérêt des peuples de la région du Maghreb et de ses partenaires, et l’espace euro-méditerranéen et africain en général.