La justice marocaine a condamné mardi deux professeurs d’université respectivement à un an et à 18 mois de prison ferme pour « harcèlement sexuel » contre des étudiantes à la suite d’un scandale qui a éclaboussé l’institution académique au Maroc.
En revanche, deux autres universitaires, poursuivis dans la même affaire dite de « sexe contre des bonnes notes », ont été relaxés par le tribunal de première instance de Settat (centre-ouest), a indiqué à l’AFP une avocate de la partie civile, Aïcha El Guella.
« C’est un jugement clément pour des affaires d’abus sexuel. Mais l’essentiel c’est que deux accusés soient condamnés à de la prison ferme », a souligné Mme El Guella, après le prononcé du jugement.
Les quatre prévenus, enseignant à l’université Hassan Ier de Settat, étaient poursuivis notamment pour « incitation à la débauche », « discrimination fondée sur le genre » ou encore « recours à la violence contre des femmes ». Les deux étudiantes, qui s’étaient constituées partie civile, vont recevoir chacune des dommages-intérêts de 60.000 dirhams (un peu plus de 5.500 euros).
Par ailleurs, la cour d’appel de Settat a confirmé lundi soir la peine de deux ans de prison ferme prononcée contre un autre professeur de l’université Hassan 1er, condamné notamment pour « attentat à la pudeur avec violence » dans la même affaire, selon l’avocate.
Ce scandale a éclaté l’automne dernier après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages à caractère sexuel échangés entre un des professeurs incriminés et ses étudiantes. Il a servi de détonateur à une série de révélations similaires dans des établissements universitaires marocains. A Tanger (nord), un professeur a été condamné en février à un an de prison ferme pour « harcèlement sexuel » contre une étudiante.
Ces poursuites judiciaires sont inédites dans le royaume: des cas de harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur ont été médiatisés ces dernières années mais souvent sans que des plaintes ne soient déposées.
Grâce à une mobilisation active sur les réseaux sociaux, l’omerta sur le chantage sexuel en milieu universitaire a été brisée. Depuis, plusieurs universités ont mis en place des numéros gratuits d’aide aux victimes et constitué des cellules de veille.