La fin des subventions aux combustibles fossiles a favorisé les investissements dans les énergies renouvelables et relancé les programmes de dépenses sociales du gouvernement marocain.
C’est ce qui ressort d’un article publié lundi sur le site de la Banque Mondiale qui considère que les économies engendrées par la suppression des subventions à l’essence, au diesel et au fioul lourd ont permis au gouvernement d’augmenter ses dépenses sociales en faveur des pauvres, notamment dans le secteur de la santé et de l’éducation.
Le changement de politique le plus notoire est sans doute celui qui a conduit à organiser, depuis 2012, le démantèlement progressif des subventions aux combustibles fossiles, souligne la BM qui donne la parole à Saïd Mouline, à la tête de l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, selon lequel, les entreprises privées produisent déjà quelque 500 MW d’énergie éolienne pour leur propre consommation. « Cette activité aurait été impossible sans la disparition des subventions », affirme-t-il.
Par ailleurs, selon la Banque mondiale, alors que de nombreux pays sont en train d’épuiser leurs ressources naturelles et sont aux prises avec des problèmes exacerbés par le changement climatique, le Maroc montre l’exemple en concevant et adoptant des stratégies de croissance verte dans différents secteurs.
Cette approche est conforme aux Objectifs de développement durable adoptés par les Nations Unies en septembre 2015.
« Le droit au développement durable ne veut pas dire protéger l’environnement au détriment de l’économie », souligne B, ministre déléguée chargée de l’environnement.
Cet engagement s’est traduit par un train de réformes complet — depuis les subventions à l’énergie à la gestion des pêches en passant par les plans de zonage côtier ou la réglementation de la pollution — qui a valu au pays des félicitations à la veille de la prochaine conférence sur le climat, à Paris, poursuit la même source.
« Il est encourageant de constater que, dans tous ces domaines, ces décisions sont le résultat d’une volonté délibérée et de politiques claires de la part des autorités, qui ont su passer de la parole aux actes en mobilisant les ressources nécessaires et en prenant des mesures concrètes », indique, pour sa part, Marie Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte.