Le secrétaire général du Haut-Commissariat au Plan (HCP), Ayache Khellaf, a souligné la nécessité d’une refonte du dispositif statistique national afin de doter le pays de données fiables, détaillées et actualisées, garantes d’une meilleure élaboration et d’une évaluation rigoureuse des politiques publiques.
Intervenant lors d’un panel organisé à Rabat à l’occasion de la Journée mondiale de la statistique, Ayache Khellaf a rappelé «le rôle central du HCP dans la production et la diffusion de l’information statistique», en insistant sur «la coopération nécessaire entre les divers partenaires et producteurs de données». Selon lui, la consolidation de ces échanges permettra d’asseoir une gouvernance fondée sur des preuves solides et partagées.
Le secrétaire général a également évoqué les projets entrepris pour refondre le dispositif national. Il a notamment cité «le lancement d’une nouvelle enquête sur les ménages et la refonte de l’enquête sur l’emploi, dont l’échantillon passera de 90 000 à plus de 100 000 foyers», démarche qui traduit, selon lui, «une volonté affirmée d’obtenir des données plus précises sur les réalités du marché du travail».
Ayache Khellaf a par ailleurs mis en relief «l’exploitation novatrice des données administratives issues des départements ministériels», une approche susceptible d’offrir une lecture plus fine des besoins de développement, tant au niveau national que territorial.
Données ouvertes, confiance publique et coopération internationale
Le directeur des études et des prévisions économiques au ministère de l’Économie et des Finances, Adil Hidane, a, pour sa part, salué «le chemin accompli par le Maroc dans l’harmonisation des concepts statistiques», qui a permis «une comparabilité exemplaire des données à l’échelle internationale». Il a souligné «l’importance de la granularité accrue des chiffres, garantissant une équité renforcée dans le ciblage de l’action publique».
De son côté, la directrice adjointe des statistiques et des données à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Monica Brezzi, a observé que «la révolution numérique a transformé l’ensemble du cycle de production statistique, de la collecte à la diffusion», ouvrant «de nouvelles perspectives de démocratisation des données». Elle a exhorté les institutions à «préserver la confiance en trouvant un équilibre entre innovation, transparence et protection de la donnée», tout en appelant à «une interopérabilité renforcée entre administrations et une participation citoyenne accrue».
L’économiste principal de la Banque mondiale pour le Maroc, Javier Diaz Cassou, a pour sa part salué «le raffermissement des liens de coopération avec le HCP» et «la qualité des données macroéconomiques conformes aux standards internationaux». Il a toutefois noté «la nécessité d’élargir l’accès aux micro-données afin de mieux mesurer la pauvreté, le bien-être et les effets redistributifs des politiques publiques».
Organisée par le HCP en partenariat avec Bank Al-Maghrib (BAM) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), la rencontre avait pour objet de nourrir la réflexion sur «les perspectives futures de la statistique officielle et la coordination entre institutions», dans un esprit d’ouverture vers «l’écosystème académique et scientifique».






