Certes, l’équipe nationale a empoché trois précieux points face à la Zambie (2-1), mais le coach Walid Regragui a sérieusement besoin de revoir ses «certitudes», parce que le visage démontré n’est pas rassurant.
Les doutes et les critiques exprimés depuis des mois se sont tous vérifiés ce vendredi soir à Agadir. Quoique pétri de joueurs talentueux à tous les postes, le onze marocain peine à convaincre aussi bien tactiquement que techniquement.
Regragui n’a eu de cesse de répéter qu’il n’est pas disposé à changer ses idées, maintenant presque le même dispositif tactique et se reposant sur les cadres qu’il connait bien, sans prendre en considération l’état de forme actuel des uns et des autres.
Sur le papier, il a fait semblant d’innover en alignant une équipe en 4-2-3-1, mais dans l’animation, cela s’apparentait à ses schémas de toujours, c’est-à-dire le fameux 4-1-4-1 qui lui a permis de museler ses adversaires au Qatar.
Il était visible que des joueurs comme Hakim Ziyech, Azeddine Ounahi et Youssef En-Nessyri n’étaient pas dans les meilleures dispositions pour figurer au onze de départ. Nul ne peut contester leurs qualités, seulement ils n’étaient pas au top pour être des titulaires ce soir.
Ni Ounahi, ni Ziyech n’ont réussi à emballer le match et ont insisté à jouer en triangle sur le flanc droit avec Achraf Hakimi, ce qui ralentissait les transitions et permettaient aux Zambiens de se replacer en toute tranquillité.
Dans sa conférence de presse d’après match, Regragui a reconnu que Ziyech s’est entrainé en étant blessé toute la semaine. Un aveu qui interroge ses propres choix.
Après leur remplacement, Hakim Ziyech et Youssef En-Nessyri ont eu, chacun de son côté, une réaction épidermique contre la décision de l’entraîneur, qui devait remarquer que leur sortie a libéré l’équipe.
Le repositionnement de Brahim Diaz sur le côté droit et l’entrée d’Ayoub El Kaabi et Soufiane Rahimi (64e minute), qui marchent sur l’eau tous les deux avec leurs clubs respectifs, ont revigoré le onze national, devenu plus percutant et plus incisif.
D’ailleurs, c’est Diaz qui allait délivrer un caviar au jeune Elyesse Benseghir pour marquer le deuxième but à la 67e minute, après l’ouverture du score sur pénalty par Ziyech au début de match.
Walid Regragui a tenté de calmer les ardeurs durant la conférence de presse, mais sans prendre ses responsabilités sur les choix. Il a cherché à éteindre les craintes sur l’avenir de l’équipe nationale.
Il a assuré qu’il travaille pour trouver la bonne formule et le parfait équilibre entre les cadres attitrés et les nouveaux arrivants dans le groupe, comme Diaz, Benseghir et Oussama Azzouzi, qui était l’une des rares satisfactions de cette partie.
Walid Regragui a sérieusement du pain sur la planche. Le prochain match contre le Congo-Brazzaville risque d’être la dernière chance pour éteindre la crise naissante.
La première chose à faire est de remettre de l’ordre dans le vestiaire, réprimer les caprices des intouchables et donner l’opportunité à ceux qui méritent de porter le maillot national. Sinon on ne sortira jamais de ce cercle vicieux et c’est le football marocain qui en paiera les pots cassés.






