De multiples articles de la presse mauritanienne virulents, depuis le retour de l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz, qui s’était construit une image de «petit père du peuple» paraissent quotidiennement pour le critiquer.
Les politiques visant à gérer l’héritage de l’ancien chef de l’Etat dans l’optique d’une pacification des rapports sociaux occupent une place prépondérante dans la Mauritanie. Dans une caricature publiée dans un quotidien mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, actuel président de Mauritanie, ancien chef d’état-major et ministre de la défense, affronte dans un duel échiquéen l’ancien chef de l’État présenté comme un diable assis sur un dépôt renfermant des richesses, allusion aux «avoirs spoliés» par l’ancien président.

Ce n’est pas en soi le départ de Mohamed Ould Abdelaziz qui modifiera radicalement les modes de gouvernement et l’exercice du pouvoir en Mauritanie, insinue le croquis. Son retour a enflammé l’arène politique car un certain nombre de partis d’opposition, ainsi d’ailleurs que des centrales syndicales, ont réclamé de juger l’ancien président dont l’origine de la richesse est douteuse.
Beaucoup dénoncent les mécanismes de corruption dans différents secteurs commerciaux et productifs. Les accusations prononcées contre Abdelaziz attestent la réalité d’un phénomène qui semble consubstantiel au fonctionnement du système économique et politique mauritanien sous son égide.
Selon l’opposition, la communauté des affaires souffre de la prédation des clans et des aléas d’une administration et d’une justice peu libres ; elle dénonce les contraintes contre la liberté de la presse, de l’information et de l’expression publique ; de larges segments de la classe moyenne ressentent l’arrêt du processus d’ascension sociale tant promu, voire l’apparition d’un processus de déclassement indissociable d’une domination économique faite d’arrangements et de compromis négociés. Derrière l’unanimisme, le consensus obligé durant les deux mandats de Abdelaziz, les rituels du parti dominant et de la personnalisation du pouvoir, il y avait beaucoup de dépassements.





