Dans une publication au ton acerbe sur sa page, le journaliste mauritanien Babah Sidi Abdella, a accusé l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz de manigancer contre son successeur, le président Mohamed Ould Ghazouani, ancien chef d’état-major et ministre de la Défense sous l’ère de Abdelaziz.
Mohammed Ould Abdelaziz, qui été, avant de passer deux mandats constitutionnels au pouvoir, chef du Bataillon pour la sécurité présidentielle (BASEP), clé de voûte de la garde prétorienne, avait soutenu pour la dernière présidentielle comme candidat, son ami de toujours, Mohamed Ould Ghazouani. Abdelaziz, vilipendé pour avoir altéré l’alternance démocratique par une meilleure emprise présidentielle sur les sphères décisionnelles, est contesté.
Le journaliste mauritanien et ancien fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération Babah Sidi Abdella, reproche à l’ancien président «d’étaler un faste indécent en décalage avec la situation de la grande majorité de la population» et d’être responsable «de la fragilité de la vie politique». Il l’accuse même d’avoir développer un système «aux attaches et aux connivences douteuses» qui se sont développés dans son entourage immédiat.
Les années Mohamed Ould Abdelaziz auront surtout été marquées par un lourd passif humanitaire marqué par des réflexes autoritaires (arrestations arbitraires des voix dissidentes, mise en résidence surveillée des opposants, interdictions de certains partis, etc.) qui étaient devenus la norme. Certaines réformes entreprises alors n’étaient destinées qu’à mettre le pays au niveau de quelques canons internationaux de bonne gouvernance, soutient-il.
Le journaliste accuse l’ancien président, de retour au pays le 17 novembre courant qu’il avait quitté au lendemain de la présidentielle, d’avoir érigé un régime sur une base essentiellement clientéliste, de contribuer à une mise en coupe réglée de l’État par le népotisme dont il usera pour s’assurer de la fidélité de ses proches.
La visite de l’ancien président mauritanien au siège de l’Union pour la République (UPR), son parti, a suscité l’ire de la société civile qui réclame de lui des comptes à la suite de mauvaise santé économique du pays. Le caractère très centralisé et vertical de sa gouvernance très personnalisée demeure au centre des critiques, tandis que Babah Sidi Abdella le tient pour responsable de tenter de saborder «la légalité institutionnelle».