Le festival Mawazine attire des milliers de visiteurs nationaux et internationaux chaque année, ce qui stimule l’activité économique dans la région de Rabat. Cette incantation culturelle implique des changements dans les rapports au temps et à l’espace. L’imbrication étroite de plusieurs éléments sociaux, politiques et économiques assurent la mise en spectacle de la capitale et de ses habitants.
La valeur économique pour une partie des festivaliers inclut habituellement les dépenses totales de billetterie, comme élément le plus aisément quantifiable, auxquels peuvent s’ajouter les dépenses totales attribuables à la nature éclectique de l’événement (transport, restauration, hébergement, etc.)
La presse nationale n’hésite plus à décrire l’engouement de Mawazine et à s’y intéresser de près. Il s’agit d’une grande manifestation qui attire une audience massive où des invités de renom tiennent le haut du pavé. Le chiffre annoncé dans la dernière enquête sur les pratiques culturelles des Marocains affirme que plus de 2,7 millions de personnes ont atteint la dernière édition pré-Covid, celle de 2019.
Être programmé dans la sélection officielle d’un festival d’envergure internationale est un passage obligé pour émerger ou pour s’ouvrir à d’autres publics. Aussi, les effets multiplicateurs indirects de Mawazine sont indéniables. Les visiteurs dépensent dans différents types d’établissements, en particulier non culturels, engendrant des revenus divers et des emplois additionnels qui rafraichissent le circuit économique sous-jacent à ce festival.
La rentabilité de Mawazine est souvent mesurée à l’aune du nombre de spectateurs et à celle des retombées économiques sur la cité et sur la région. Elles touchent de secteurs différents : restauration, cafés, hôtellerie, sites historiques, commerces touristiques ou spécialisés. Parfois, les réservations d’hôtel se font trois mois à quatre mois à l’avance pour loger intra-muros, afin de profiter de l’activité festivalière créée par Mawazine. Celui-ci ne génère pas que des retombées locales : l’ONCF par exemple étudie la possibilité de mettre en place des trains plus nombreux et des coûts réduits pour se déplacer au festival de Mawazine dans les prochaines années.