Pour le membre du Comité de défense constitué en faveur des victimes de Toufik Bouachrine, Me Abdelfattah Zahrach, le Conseil national des droits de l’Homme «n’a pas rempli son office en ce qui concerne les droits des victimes de l’ancien journaliste»
La justice a alourdi en appel, le 25 octobre, le jugement prononcé contre Toufik Bouachrine en le condamnant à 15 ans de réclusion criminelle pour des violences sexuelles. Reste la question du préjudice subi par les victimes qui n’a pas été suffisamment évalué avant, pendant et après le procès.
Lors d’une conférence de presse du collectif chargé de représenter les victimes du prévenu, Abdelfattah Zahrach a regretté l’inertie du Conseil national des droits de l’homme(CNDH) dans cette affaire, «que ce soit sur le plan de l’écoute, de la capacité à agir, ou des droits octroyés aux victimes». Il considéré que si le mis en cause disposait depuis longtemps de la possibilité d’être entendu et de jouir de tous ses droits, il déplore que ses victimes soient sans soutien et sans ressources.
La cour d’appel de Casablanca a déclaré Toufik Bouachrine coupable et peine d’emprisonnement a été assortie d’un total de 2,5 millions de dirhams d’indemnités pour les huit plaignantes, une somme que Me Abdelfattah Zahrach juge «modique». Les avocats des parties civiles ont déclaré après le jugement leur intention d’aller en cassation car ils estiment que les indemnisations accordées aux victimes ne sont «pas à la hauteur du préjudice subi» alors que «les témoignages et les preuves à charge présentés durant les séquences de la procédure pénale sont irréfutables».
Pour l’avocat, Toufik Bouachrine a boycotté les dernières audiences d’appel non pour parce qu’une «inégalité des armes aurait été instaurée entre parquet et mis en cause», mais parce que l’accusé «a été incapable d’affronter mes preuves qui pesaient sur lui.» Il appelle à un renforcement de la place des victimes et des réparations qui incarnent une réelle prise en compte de leur souffrance.