Me Mohamed Karout a fait référence, dans les débats autour de la place des victimes lors d’une conférence de presse, organisé le 31 octobre, à une autre attente centrale relative à leur état : la nécessité de régler l’ampleur et la nature de leurs souffrances et leur prise en compte.
Le débat autour du sort des victimes a été le parent pauvre des différentes étapes de l’affaire de l’ancien journaliste accusé de violences sexuelles, que ce soit avant, pendant et après la procédure, affirme l’avocat au barreau de Casablanca et membre du comité de défense des victimes de l’ancien journaliste.
L’ensemble des dommages causés par les actions de Toufik Bouachrine ont été abordés, lors d’une rencontre en soutien aux victimes du prévenu, organisé le 31 octobre. La question du statut des dimensions psychologiques ou psychothérapeutiques associées à ce procès occupe aujourd’hui une place importante dans le travail normatif de la partie civile. Après la fixation de la peine du condamné, des professionnels du droit, Me Mohamed Kerrout relatent des atteintes à la dignité perpétrées à l’encontre des victimes par le mis en cause et ses soutiens.
Dans sa déclaration à Barlamane.com, l’avocat a évoqué l’indemnisation insuffisante des victimes, la fonction thérapeutique du procès, leur situation morale et la visée reconstructive du jugement rendu. Pour rappel, le procureur général du roi près la cour d’appel de Casablanca avait affirmé que les plaignantes ont subi «des pressions et des menaces» et « se sont vues proposer des arrangements financiers». «Nous avons le devoir de les protéger […] À partir du moment où elles apparaissent dans les enregistrements vidéo saisis, nous les considérons comme des victimes même si elles ne portent pas plainte», avait-il déclaré.
Me Karout brosse le tableau «de femmes victimes de violence» et appelle à actionner urgemment «les dispositifs hors procès» les concernant : amélioration des conditions d’indemnisation, soutien psychologique, procédures de suivi de leur situation en temps réel. Il est à rappeler que Toufik Bouachrine a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour «traite d’êtres humains», «abus de pouvoir à des fins sexuelles» et «viol et tentative de viol».