Plusieurs diplomates chevronnés approchés depuis deux ans ont dit non merci à António Guterres, secrétaire général des Nations unies, après avoir demandé un délai de réflexion face à la gestion particulièrement difficile d’un conflit que le régime algérien utilise à des fins géostratégiques.
António Guterres, secrétaire général des Nations unies, a essuyé récemment un nouvel échec dans sa quête d’un émissaire pour le conflit au Sahara, poste sans titulaire depuis près de deux ans, avec le refus des séparatistes d’accepter un Portugais, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.
«Ce n’est pas le premier candidat à être rejeté» par l’une ou l’autre des parties, «c’est le nième», soupire un diplomate sous couvert d’anonymat.
Plusieurs disent non merci
Plusieurs autres personnes approchées depuis deux ans ont souvent aussi fait défaut après avoir demandé un délai de réflexion face à la gestion particulièrement difficile d’un conflit que le régime algérien cherche à éterniser.
Le dernier candidat pressenti était un ancien ministre portugais des Affaires étrangères, Luís Amado, originaire du même pays qu’António Guterres, selon plusieurs autres diplomates, s’exprimant aussi sous couvert d’anonymat.
En vain. les séparatistes l’ont refusé après avoir étudié ses déclarations alors qu’il était ministre et assuré y avoir vu une inclinaison en faveur du Maroc, selon les mêmes sources.
«C’est sévère», juge le premier diplomate, tandis qu’un autre estime que le fait que sa candidature ait été endossée par Rabat «était une assez bonne raison pour les séparatistes pour s’opposer à lui».
Selon une source diplomatique, à l’ONU, «les Américains poussent pour que cela bouge, pour un émissaire» pour le Sahara.
Cette approche de la nouvelle administration américaine démocrate de Joe Biden complète celle de l’ex-président républicain Donald Trump qui avait à la fin de son mandat en décembre reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara, une décision à laquelle le nouveau président ne s’est pas opposé.
La politique du nouveau président américain entend endosser la proclamation de Donald Trump selon plusieurs sources. La décision de l’ex-président, même si elle n’a pas été entérinée par l’ONU, est une grande victoire diplomatique pour Rabat.
La prochaine réunion du Conseil de sécurité sur ce dossier du Sahara, à huis clos, est prévue le 21 avril.
En novembre, l’opération militaire marocaine dans une zone tampon de l’extrême sud du Sahara a mis dans le désarroi Alger et les milices séparatistes qu’elle soutient logistiquement et politiquement.
Début avril, Addah Al-Bendir, le «chef de la gendarmerie» de Brahim Ghali, a été tué par une frappe inédite de drone par le Maroc, selon des sources.