Les représentants des 28 Etats membres de l’UE sont réunis à Bruxelles avec leurs homologues turcs depuis ce matin, dans le but de sceller un accord sur la crise migratoire, ce qui du point de vue de hauts responsables européens, est loin d’être acquis. Donald Tusk, Président du Conseil européen, déclarait hier soir : « Le travail progresse, mais il en reste beaucoup ».
Ces deniers jours, les services juridiques du Conseil et de la Commission ont planché sur ce mécanisme d’échange, dans le but de « le rendre para-légal », affirme l’AFP ce matin, qui ajoute que les diplomates européens et les institutions communautaires auraient effectué un important « »travail de toilettage, technique, politique et juridique », mais nombre de questions restent en suspens ce jeudi.
Depuis le 7 mars dernier et l’annonce des dispositions de ce plan, de nombreuses voix se sont élevées, en Europe comme dans les institutions internationales (dont HCR et FIDH), pour dénoncer le caractère « illégal » des dispositions prévoyant le renvoi vers la Turquie de tous les migrants en transit en Grèce, y compris les Syriens fuyant la guerre.
Ainsi, le principe intitulé « un pour un » prévoit que, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, un autre Syrien, réfugié lui dans les camps turcs, aura droit à un visa pour l’Europe.
Dans la soirée d’hier, plusieurs centaines de militants de #EuropeanBlackdays ont manifesté devant le siège de l’UE à Bruxelles pour dénoncer cet accord, qualifié « d’infraction flagrante aux valeurs européennes des droits de l’Homme ». Selon un des portes paroles du mouvement, qui milite pour l’ouverture de couloirs humanitaires pour enrayer le commerce des passeurs, « ce troc » ne freinera pas le trafic.
L’actualité leur donne en effet raison : ces dernières semaines, depuis l’annonce de la fermeture des frontières dans les Balkans, il semble que le flux ai grossi sur d’autres routes migratoires. Hier encore, les gardes-côtes italiens ont annoncé avoir secouru 2.400 personnes au large de la Libye en moins de 48h.