L’ancien chef de la diplomatie espagnole a déclaré que les tensions entre Rabat et Madrid ont été «surmontées», affirmant qu’il «s’agissait d’une crise bilatérale».
Miguel Ángel Moratinos a déclaré que le Maroc et l’Espagne ont «surmonté» leur crise provoquée par l’affaire Ghali. Visé par deux plaintes, Brahim Ghali a été laissé libre début juin à l’issue de son audition par un juge espagnol, dans le dernier volet d’un scandale qui a embarassé le gouvernement de Pedro Sánchez. Son accueil dans un hôpital de Logroño, en avril, a provoqué une crise diplomatique majeure entre le Maroc et l’Espagne.
«En tant que ministre des Affaires étrangères, auriez-vous accueilli le leader du Front Polisario dans le dos du Maroc, comme l’a fait l’ancien ministre Laya ?» L’ancien chef de la diplomatie espagnole, Miguel Ángel Moratinos a dit ne pas comprendre «les motivations» ayant poussé Arancha González Laya à prendre cette décision controversée et injustifiée. «L’important est de cerner le contexte et les raisons derrière ce qu’a fait Mme Laya. Je n’ai pas les détails de ce qui s’est passé. Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça. Sauf qu’entre le Maroc et l’Espagne, il doit y avoir transparence et confiance» a-t-il déclaré dans un entretien accordé au site El Español.
Dans l’affaire Brahim Ghali, a-t-il concédé, «il n’y avait ni transparence ni confiance. Avec le Maroc, il faut communiquer et dialoguer».
Le chef du Polisario, gravement malade, était arrivé le 18 avril en Espagne dans le plus grand secret, à bord d’un avion médicalisé de la présidence algérienne et muni d’un «faux passeport diplomatique», selon des sources médiatiques. Il avait ensuite été admis dans un état critique à l’hôpital de Logroño sous un faux nom. Il a été entendu en visioconférence de l’hôpital de Logroño par un juge du haut tribunal madrilène de l’Audience nationale, car il est visé par deux plaintes en Espagne. La première, pour «arrestation illégale, tortures et crimes contre l’humanité», a été déposée en 2020 par Fadel Breika, dissident du Front Polisario qui affirme avoir été victime de tortures dans les camps de réfugiés à Tindouf, en Algérie. L’autre avait été déposée en 2007 par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (Asadedh) pour «génocide», «assassinat», «terrorisme», «tortures» ou «disparitions», commis là encore dans les camps de Tindouf, d’après cette organisation établie en Espagne.